Concerts

Francouvertes 2024 | Préliminaires #6 : Sensei H, LeBlaze et Floraison Tardive

L’avant-dernière soirée des préliminaires a fait vibrer le Lion d’Or. Le public était réactif, les concurrents étaient d’attaque. Nos oreilles étaient attentives, les prouesses linguistiques furent impressionnantes dans cette nuit de rap émergent.

Crédit : Jaime Antonio Luna Quezada

Vendou

La série j’aime mes ex accueillait Vendou, le demi-finaliste de la 24e édition, l’édition 2020. Il a plongé sur scène sans vérifier la température de l’eau, de quoi profiter au maximum du bain de foule des Francouvertes que la pandémie l’en a empêché de goûter. On a eu droit à trois pièces en solo, Boucane, Sérendipité et une nouvelle composition exclusive intitulée Luciole. Une présence scénique vivante et attachante, le public était bien réchauffé pour accueillir le futur du rap québécois.

Crédit : Jaime Antonio Luna Quezada

Sensei H

On n’a pas entendu la cloche du ring sonner. Sensei H entre sur scène accompagnée de Jeanne Corpataux-Blache à la basse. Sous son hoodie foncé, elle s’installe sur son banc et commence tout de suite à nous raconter son histoire, dans un débit parfait, un rap impeccable. Le reste du band fait son entrée, le hoodie retiré révèle un complet cravate et une Sensei H percutante. La salle a explosé. On est dans un combat de boxe bienveillant. Coup de poing au visage, et surtout au cœur. Sensei H prend le chemin de la vulnérabilité pour incarner sa force. En plein milieu de Peur de perdre, elle nous demande tout sourire, à peine essoufflée après avoir versé déjà une centaine de mots : « tout va bien jusqu’ici ? » J’ai ri. Bien sûr que tout va bien. Mais je me demande comment je vais me relever de cet uppercut au visage. Mise en scène qui propulse l’identité de Sirine Hassani, elle maîtrise la scène ainsi que son ensemble. En plein cœur d’une de ses chansons, elle prend le temps de reprendre son souffle, mais également de nous jaser un brin. Elle a discuté de son parcours, de sa démarche, on buvait ses paroles. On lui fait confiance, on la suit. Le veston-cravate retiré, c’est en camisole noire et chaîne rosée qu’elle nous rappelle que nous sommes en milieu de chanson. Le combat reprend en puissance renversante, elle reprend sa place sur scène dans une aisance violente. Sirine sait comment rapper, les musiciens qui l’accompagnent ont su soutenir cette vague de succès. Ce qui s’en vient est grand pour elle.

Crédit : Jaime Antonio Luna Quezada

LeBlaze

LeBlaze entre sur le reste de l’espace sur scène. Un band bien rempli installe une ambiance chaleureuse. Nous voilà en train de se dandiner, l’énergie est mise. LeBlaze habite son plaisir à fond, et ses musiciens aussi, l’esprit d’équipe est palpable. Il nous présente dès le début ses origines à travers des percussions et des rythmiques burundaises. Deux percussionnistes de plus sur scène enflamment leur ingoma, percussion de son pays d’origine. C’est la fête sur scène et c’est contagieux. L’ambiance prend d’autres détours, on frôle le reggaeton, on se déplace vers de la pop romantique avec sa chanson Chante pour moi, et on revient dans ses anciennes pantoufles et invite LeBrode à venir rapper avec lui. On a droit au beatbox, des pas de danse attachants et une présence scénique explosive. Difficile de passer sous silence le manque de soutien dans les moments d’excitation qui ont semé la confusion à quelques reprises dans l’auditoire. LeBlaze n’est pas descendu de l’Abitibi pour rien, le public a alimenté la flamme de passion qui habite l’équipe.

Crédit : Jaime Antonio Luna Quezada

Floraison Tardive

Les banlieusards sur l’autotune. Brandissant le drapeau de la Floraison Tardive, Mimile et Tony Baitch sont entrés sur scène rejoindre les 5 autres musiciens vers un voyage de texture musicale aux allures funk, dance et joyeuses. Les instrumentaux de haut calibre sont à souligner. La performance du band était impeccable, le contenu sonore imposait des énergies autant groovy que fracassantes. Le duo de rappeurs nous propose deux personnages qui contrastent en énergie. Un Mimile Bienveillant aux mots apaisants et un Tony Baitch brusque, plus abrupt. On est perturbé par cette attitude et par son timbre de voix sablé. Les deux ensemble inspirent le mélange aigre-doux et s’abandonnent au plaisir d’animer leur poésie. Ils ont installé ce qu’il fallait comme énergie pour faire danser le Cabaret : refrain catchy, des rimes ludiques qui font du bien. Une poésie délectable et fluide qui mériterait d’être plus articulée pour ne pas la perdre. Floraison Tardive peut-être, mais on a assisté à une éclosion de bourgeons rafraîchissante.

Palmarès

  1. Soleil Launière
  2. PRINCESSES
  3. Loïc Lafrance
  4. Karolan Boily
  5. Patick Bourdon
  6. Nectar Palace
  7. Sensei H
  8. LeBlaze
  9. Corail

Crédit photo: Jaime Antonio Luna Quezada

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