Francouvertes 2024 | Préliminaires #3 : CORAIL, Karolan Boily et Folaube
Retour sur la troisième soirée de préliminaires qui mettait en vedette CORAIL, Karolan Boily et Folaube, en plus de l’ex de la soirée : Miss Sassœur.
Miss Sassoeur
C’est l’ancienne participante des Francouvertes, Miss Sassœur, qui ouvrait hier soir la troisième soirée du concours dans le cadre de la série J’aime mes ex. Pour combattre le trac d’être sur cette scène, un sentiment qui l’habitait hier comme au moment de sa propre participation au concours, elle a choisi de créer autant pour elle que pour le public un sentiment d’intimité.
Ainsi, Miss Sassœur s’est adressée au public comme s’il était son journal intime. Cette stratégie lui a permis d’offrir une performance tout en douceur et en vulnérabilité où les morceaux interprétés étaient entrecoupés de témoignages racontés avec éloquence, parlant de blessure, d’introversion et de résilience.
CORAIL
La compétition a débuté avec la performance du duo CORAIL composé de Julien Comptour et Philippe Noël. À voir leur allure, les deux gars côte à côte sur scène, cheveux longs, guitares acoustiques en main, on s’imagine d’abord le duo 2Frères… et on s’inquiète. Heureusement, lorsque leur band vient les rejoindre sur scène et que les sons de tous leurs instruments entrent en contact résultant en un folk psychédélique super sympathique, on les compare davantage au groupe comment debord… et on sourit.
Comme chez comment debord, tous les musiciens du groupe créent ensemble de magnifiques harmonies et on perçoit une chimie manifeste lorsqu’ils jamment. Les paroles sont facilement compréhensibles, dans un registre de grande bienveillance. « J’ai de la chance, car tu es une si belle personne, mon cœur fredonne », peut-on entendre.
Les deux musiciens sont très attachants, dans l’interprétation de leurs chansons comme dans leurs interventions vers le public. Ils ont l’air de vraiment bon gars… pour le meilleur et pour le pire. Autant, ils offrent de beaux et sympathiques moments, autant, pour l’auteur de ces lignes, leur musique est un peu trop gentille et bénéficierait d’un peu plus de mordant.
Karolan Boily
C’est un tout autre registre que propose par la suite Karolan Boily. La musicienne arrive sur scène dans une aura de mystère, avec une énergie beaucoup plus sombre, accompagnée de sons post-rock et progressifs. Autant dans le son des instruments que dans la voix, qu’elle révèle lors de saisissantes envolées vocales (sur lesquelles elle s’appuie un peu trop, ceci dit), on ressent beaucoup d’intensité. Le rock est pesant et éthéré, il hypnotise et prend aux tripes. L’artiste confie avoir écrit ses chansons alors que tout s’écroulait autour d’elle.
Malgré cette puissance évidente, une impression demeure tout au long : l’intensité pourrait être poussée encore plus loin, pour créer quelque chose de réellement transcendant. C’est comme si Karolan était toujours sur la ligne, prête à passer au prochain niveau, mais qu’elle ne la franchissait jamais complètement. Elle aurait tout intérêt à oser davantage.
Nonobstant ces réserves, le projet de Karolan Boily demeure le plus excitant de la soirée, celui dont le potentiel est le plus enthousiasmant.
Folaube
Folaube, le trio composé d’Emmanuel Harvey-Langlois, Olivier Couture et Clément Fournier-Drouin, a eu la difficile tâche de clore la soirée devant un public que l’on sentait peut-être un peu moins réceptif.
Le groupe propose un rock bien groovy, avec d’entraînantes touches de pop indie, pour une écoute résolument agréable… mais sans plus. Ça ne tombait jamais à plat, mais ça ne levait pas non plus énormément. C’est comme s’il manquait une petite dose de personnalité, quelque chose de particulier à quoi réellement s’accrocher.
Au terme de cette troisième soirée, le palmarès maintenant complété est constitué ainsi:
Crédit photo: Frédérique Ménard-Aubin