Les Francos de MTL 2018 :Polo & Pan @ MTELUS 16.06.18
Prémisse : Hier soir en m’en allant à Polo & Pan, j’écoutais les dix dernières exécrables protosonates postmodernes de Cœur de Pirate, prévisible déception artistique obligeait, pas besoin de vous dire que j’étais pas mal prêt à me faire défoncer le chest avec des kicks full gras [trop?] — ben non! —, fin de la prémisse, point
Après avoir réécouté un de mes classiques pubères pour me rappeler qu’il y a encore de la musique tonale qui s’adresse pas à des mous-invertébrés-mollassons, je me suis lancé pieds joints au MTELUS (Métropolis [remembering Métropolis]) pour me délecter de la grosse production du duo français.
Leur esthétique un peu bubblegum minimaliste s’est invitée de pair avec leur gigantesque production sonore, et après un de leurs succès plus détendus, ils nous ont montré de quoi MTELUS était capable. Malgré leur production presque irréprochable, ça manquait toujours de profondeur selon moi. Le DJ set était parsemé de certains de leurs succès plus pop, souvent plus plasticiens, et même en comparant leur performance avec leurs pièces studio, j’ai été assez déçu d’une bonne — mais soutenable — partie de leur recherche sonore. Plusieurs synthés avaient un timbre peu travaillé, mais l’orchestration et le mix en général les pardonnait. Évidemment, formellement et compositionnellement parlant, on ne vole pas super haut. Mais ce n’est pas comme si c’était le but d’une telle soirée.
Ce qui était le plus frappant — et c’est là tout l’intérêt d’une telle performance — c’était leur maîtrise des basses fréquences dans une salle aussi peu permissive que celle-ci. Même au balcon, les kicks étaient très décents et rien ne se piétinait dans les basses, alors je ne vous parle pas du parterre. Par contre, mes oreilles ont désenchanté très vite; toutes leurs percussions étaient vraiment trop agressantes dans les 4-10 kHz — classique. C’est fâcheux, parce que j’avais tant de plaisir pendant quelques minutes à me délecter du « crispness » apparemment sans limites de leur production! Toute cette précieuse définition est gâchée par les bouchons qui s’imposaient, et donc tant d’heures à peaufiner leurs attaques mises à la poubelle. Dommage.
Niveau présence scénique, c’était moyen aussi. Ils ne jouaient pas le jeu de façon très fluide et parfois même pas du tout. Ils se parlaient nonchalamment juste avant les drops, et leurs quelques performances vocales n’étaient vraiment pas entraînantes. Ils se fiaient beaucoup aux deux écrans qui les encadraient. Somme toute, comme une grande partie des spectacles dans le genre, c’est réussi dans la mesure où tout était à sa place, mais il y a moyen de faire mieux.
Crédit photo: Alexanne Brisson