Concerts

FME 2025 | APACALDA, Population II, Stéphanie Boulay, Shreez, La Flemme

Gros planning en cette seconde journée au Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue. La petite équipe du Canal Auditif a, à nouveau, arpenté les rues agitées de Rouyn à la recherche des concerts les plus attendus. Ça repart au pays des calottes!

Photo de couverture: Population II. Crédit: Christian Leduc

APACALDA. Crédit: Thomas Dufresne

APACALDA

Cette nouvelle veillée dans le Vieux-Noranda et ses environs débutait à l’heure de l’apéro, à L’Ordre Loyal des Mooses, une modeste salle de réception qui se prêtait étrangement bien à un concert plus sombre de fin d’après-midi.

Dès 17h30, c’est APACALDA, de son vrai nom Cassandra Angheluta, qui nous démarrait ça dans la pénombre de ces lieux. L’autrice-compositrice-interprète, qui chante exclusivement en anglais, était jointe par son bassiste Raphaël Bédard de Vilca et de son batteur (dont le nom m’échappe malheureusement, sorré). Ensemble, la petite équipe a déballé There’s a Shadow in My Room and It Isn’t Mine, un premier long jeu qui a vu le jour en juin dernier. Se sont succédé les chansons dream pop aux détours grunge de ce disque, ce qui concordait bien avec les lieux, alors qu’à l’extérieur, un soleil aux rayons chauds plombait enfin sur Rouyn. Au son d’extraits pop rock, comme Darkness, la petite foule s’est déhanchée doucement, mais c’est avec la très convaincante et plus shoegaze Dead Weight qu’APACALDA a joué son meilleur coup et a kickstarté notre seconde soirée.

Population II. Crédit: Christian Leduc

Population II

C’est la panse pleine d’un pizza-ghetti et d’une énième bière que nous nous sommes dirigés vers la 7e Rue pour y voir un concert que nous attendions avec impatience. Précisons que le programme sur la scène extérieure était plutôt excitant au FME, vendredi soir, avec la venue d’Ariane Roy, de son Dogue et de Klô Pelgag et de ses grosses épaulettes de footballeuse. Avant tout ça, ce sont les charmants jeunes hommes de Population II qui allaient faire pogner le party avec ferveur. N’ayant toujours pas vu le trio sur scène aux commandes leur excellent dernier disque Maintenant Jamais, nous étions d’autant plus intrigués de voir de quelle façon les gars allaient défendre leurs dernières tounes.

Pour faire simple, on n’a pas été déçu. Bien au contraire, Pierre-Luc, Sébastien et Tristan ont mis le feu à la grande scène avec leurs meilleurs brûlots, comme Mariano (Jamais je ne t’oublierai), Le thé est prêt et La Trippance, mais aussi avec de plus vieux succès, comme Beau baptême et C.T.Q.S. Dans cette succession franchement entrainante, on trépigne et on danse. On remarque aussi à quel point le groupe est tight, quand Pierre-Luc Gratton drumme et chante simultanément, quand Sébastien Provençal aligne ses lignes de basse vrombissantes et mélodieuses et quand Tristan Lacombe surfe habilement sur la scène, magnifique guitare Teardrop en main.

Puis, on se demande finalement comme ces arrangements puissants et clairs, aux détours psychédéliques, font pour sortir des instruments de seulement trois dudes, alors que, quand on ferme les yeux, on pourrait s’imaginer six musiciens sur scène faire ce bruit-là. Pourtant, Population II le fait, maintenant constamment, que ce soit sur le bord de la piscine de la maison du festival, ou sur la grande scène. Ça l’air facile à part de ça.

Stéphanie Boulay. Crédit: Louis Jalbert

Stéphanie Boulay

Les shows se suivent au FME, mais ne se ressemblent pas. Après m’être délié les jambes devant la grande scène, j’ai pris la direction de l’Agora des arts, pour le concert, assis cette fois, de Stéphanie Boulay, en ville pour présenter les chansons personnelles de Est-ce que quelqu’un me voit?.

Épaulée par sa savante équipe formée du réalisateur et bassiste Alexandre Martel, de la très douée claviériste Camille Gélinas et de l’affable batteur Charles Blondeau, Boulay, vêtue d’un complet appartenant à sa sœur (pour que celle-ci l’accompagne un peu) nous a fait le cadeau de presque toutes les chansons de cet album paru en avril dernier.

Ainsi, pour une rare fois de façon douillette au FME, la chanteuse nous a conviés dans les confins de sa psyché, abordant ses embuches, des traumas et des sujets foncièrement d’actualité, comme la santé mentale et la nulliparité. Ponctuant le tout de brèves allocutions charmantes et rigolotes sur sa dating life, les membres de son band et sa famille, Stéphanie Boulay a offert un concert généreux et marqué par la démonstration de son talent et de sa jolie voix lors d’extraits forts et phares. Ça a notamment été le cas avec la magnifique chanson titre, à l’origine assez dépouillée, qui s’est mérité des arrangements puissants hier soir, ainsi qu’avec la très intime Je ne suis plus personne et son refrain finement écrit. C’est ça qui a émané de ce concert, la plume aiguisée et crue de cette artiste et son habilité juste de nous présenter ses textes au son d’instrumentations pop entrainantes.

Shreez. Crédit: William B. Daigle

Shreez

Les shows se suivent au FME, mais ne se ressemblent pas, prise deux. Après l’Agora, j’ai repris la route, croisé un concert surprise de Baby Berzerk dans le parking du casse-croute Chez Morasse et retourné sur la principale jusqu’au Paramount pour pogner un bout du concert du rappeur lavallois Shreez. Celui-ci fermait les livres de la soirée hip-hop, qui avait aussi accueilli le MC local Blacklife et l’irrévérencieux Montréalais Rowjay.

Shreez, quant à lui, a déballé sa besace de hits trap au son de ce classique effet aigu qu’on entend dans des show rap et que son DJ spammait. Même si le public rassemblé dans la petite fosse du Paramount semblait passer un très bon moment, j’ai été un peu laissé de glace devant le natif de Fabreville, qui laisse presque plus souvent son playback rapper à sa place. Shreez avait tout de même l’air en forme, arpentant les planches et prenant des photos avec ses dévots, mais une vingtaine de minutes plus tard, j’ai eu ma dose de coke talk et j’ai changé d’adresse.

La Flemme. Crédit: Thomas Dufresne

La Flemme

Tout droit venus de Marseille, les quatre collègues de La Flemme étaient à Rouyn-Noranda pour défendre leur premier disque La Fête devant le public fme-iste. Jules, Stella, Ronnie et Charles, que nous avons rencontrés en après-midi dans le cadre d’un show radio sur les ondes de CFME, nous confiaient être particulièrement excités à l’idée de jouer les pièces grinçantes garage et psych-rock de ce disque en sol québécois. C’était d’ailleurs un second arrêt pour le groupe, après avoir fait le party quelques jours avant, à L’Esco, dans la métropole.

Hier, avec son énergie immuable, le quatuor a fait danser la foule rassemblée dans Le Petit Théâtre du Vieux-Noranda. Celle-ci a pris un peu de temps à se réchauffer, alors qu’en début de set, une bonne distance séparait le groupe, perché sur la (trop) haute scène, de son public. Je crois d’ailleurs que les Marseillais auraient mérité une scène moins grande dans une salle un brin plus intime. L’impact de leurs chansons chaudes et percutantes se serait possiblement fait ressentir davantage. Toutefois, malgré la vaste salle et quelques enjeux de sons, La Flemme a su nous emporter, à son rythme, dans la ferveur contagieuse de La Fête.

Il faut aussi souligner l’entrain du chanteur et cofondateur Jules Massa qui enchaîne les sauts et les grimaces entre son pied de micro et son petit clavier. Même qu’il a rejoint la foule à un moment pour tenter de faire pogner le party auprès des « pros fatigués », lors de la turbulente chanson titre du projet. Les autres membres du groupe sont au diapason, alors que Stella prête aussi sa voix aux chansons, que Ronnie fait crier sa guitare et que Charles rythme le tout avec intention derrière les cymbales.

Avec tout ça, le concert a défilé et la formation a terminé les choses avec panache au son de l’excellente Le Petit du Camas. C’est ainsi que je suis retourné à la maison, repu, et franchement satisfait d’avoir vu ce band rock français, chantant EN français et qui exporte son amour et la chaleur du sud visiblement partout où il va.

Crédit photo: Christian Leduc, William B. Daigle, Thomas Dufresne, Louis Jalbert

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