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FME 2022 | Abitabyss, First Fragment et Dying Fetus

Le dernier jour d’un festival est toujours empreint d’une certaine émotion : le départ à venir, le retour aux journées routinières, la nostalgie des journées précédentes, les souvenirs des bons moments musicaux, les rencontres, etc. Du même souffle, il s’agit d’observer les traits tirés de tous ces festivaliers pour prendre conscience que quelques jours de repos ne feront pas de tort à personne.

Mais avant ce répit bien mérité, j’ai conclu cette dernière journée avec la légendaire nuit métal qui, année après année, fédère de nombreux fervents de ce genre musical… et c’en fut toute une !

Jour 4

Abitabyss, First Fragment et Dying Fetus – Petit Théâtre de Rouyn-Noranda

Avec deux albums à leur actif — dont le déstabilisant Requiem du Secteur Primaire paru en 2007 — et en processus d’enregistrement d’un troisième opus, Abitabyss revenait à la vie le temps de faire headbanger les métalleux avec leur mixture de death métal, de grindcore et de black métal.

Abitabyss / Crédit : Thomas Dufresne

D’entrée de jeu, le batteur-growler annonçait ses couleurs : « On va te closer ça en sacramant c’te FME là ! ». Et ce fut une performance rurale et brutale qui mettait de l’avant toute l’imagerie abitibienne : les mines, les bébittes, la pêche, la chasse à la perdrix, entre autres. Le groupe en a même profité pour dévoiler le titre de son prochain album : On mène du train. Bref, si le métal d’Abitabyss n’est pas très inventif et subtil, il a le mérite d’être vraiment authentique.

Ensuite, ce fut le tour de First Fragment. Cette formation hautement technique est originaire de Longueuil. Sur album, elle conjugue un death métal rapide, et vachement complexe, à du power métal des années 80. Sans connaître le groupe de fond en comble, cette mixture hétéroclite de ces deux dérivés du métal m’avait passablement laissé de marbre lorsque j’ai survolé leur dernière parution, Gloire Éternelle (2021).

En mode live, c’est plus lourd. Or, malgré tout le respect que j’ai pour la technique irréprochable et la virtuosité dont font preuve First Fragment, je ne ressens absolument rien à l’écoute de leurs chansons. Après la fin d’un morceau tourbillonnant, l’un des deux guitaristes a même lâché un : « Y’a d’la note là-dedans ». En effet… Toute de même, mention spéciale au jeu hallucinant du bassiste Dominic « Forest » Lapointe.

Enfin, le dernier clou dans le sarcophage appartenait aux mythiques Dying Fetus. Depuis leur début en 1991, le trio a produit sept albums studio qui allient une virtuosité technique à des structures musicales relativement accessibles, autant que faire se peut. Avec Wrong One to Fuck With paru en 2017, ces doyens ont confirmé une fois pour toutes leur statut d’icônes insoumis.

C’est au son de The Boys Are Back In Town de la mythique formation irlandaise de hard rock, Thin Lizzy, que le trio originaire d’Upper Marlboro dans l’état du Maryland a fait son apparition sur scène… et le tremblement de terre d’une amplitude infinie démarra pour ne plus jamais s’arrêter.

Zéro fla-fla, exécuté avec une honorable brutalité, Dying Fetus a offert une leçon de métal 101 au public présent. Riff après riff, blast-beats après blast-beats, les vétérans, statiques derrière leurs micros respectifs, observaient les incessants « circle pit » d’un regard imperturbable et menaçant. La sono était impeccable, malgré le haut niveau de décibels qu’assénait le groupe à ses fans. Honnêtement, le Petit Théâtre aurait pu s’écrouler et je n’aurais pas été surpris. Le rouleau compresseur a stoppé son derby de démolition près de 75 minutes après le début des hostilités et les lumières ont repris vie au son de… Celebration de Kool and the Gang !

Après ce bombardement en règle, il était impossible pour moi d’assister à un autre concert. Lors de mon retour vers l’hôtel, je me suis arrêté quelques instants pour observer la prestation d’Hubert Lenoir… mais peine perdue, Dying Fetus avait subtilisé le peu d’énergie que j’avais réussi à préserver.

C’est ainsi que se termine mon périple en terre abitibienne. Voilà donc mes quatre coups de cœur de ce week-end musical de qualité : Avalanche Kaito, Tamar Aphek, Gros Mené, Gargäntua et Dying Fetus.

Enfin, je tiens sincèrement à remercier les organisateurs et les bénévoles pour leur accueil chaleureux, mais aussi pour m’avoir offert la possibilité de travailler dans des conditions confortables. Je serai de retour l’année prochaine si Dieu ou Satan le veut, c’est selon !

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