André Benjamin est entré dans sa phase de flûte qu’il a servie aux spectateurs en mode improvisation hier soir.

Il y avait certainement quelques personnes mal avisées qui n’avaient pas entendu parler du tournant « flûte » du rappeur d’Atlanta hier soir à la salle Wilfrid-Pelletier. Ceux-ci ont quitté en cours de route pendant qu’André 3000 nous livrait de nouvelles improvisations aux sonorités similaires à New Blue Sun, mais tout à fait nouvelles. Il y a quelque chose de fascinant à voir que l’Américain puisse remplir une si grande salle avec ce projet. Parce que, soyons francs, dans le monde de la musique improvisée, il se fait mieux. Ce qui est fascinant, c’est l’héritage qu’il a construit avec son duo de rap qui lui permet même des folies comme celle de partir en tournée pour jouer de la flûte.

Ce n’était pas mauvais, contrairement à ce qu’avait l’air d’en croire le gars en biais qui jouait une game d’échec sur son cell pendant le concert, mais ce n’est pas non plus particulièrement bien développé comme approche à l’improvisation. Il faut dire que le groupe de musiciens chevronnés qui entoure André 3000 : Carlos Niño, Surya Botofasina, Nate Mercereau et Deantoni Parks, suit d’abord et avant tout les directions qu’il prend avec la flûte. Et André 3000, bien qu’il ne soit pas mauvais non plus, n’est pas un flûtiste particulièrement prodigieux. Ça donne un résultat couci-couça qui provoque des questionnements sur notre relation aux célébrités davantage que sur la musique proposée. Et j’écris le tout sans jugement sur la valeur sur la chose.

Les bons coups

Les éclairages. Mon doux seigneur. Cette conception d’éclairages était magnifique et je ne me souviens pas d’avoir déjà vu un concert au Wilfrid-Pelletier qui utilisait autant les capacités de l’équipement en place. Il y avait d’abord ce genre de laser qui frappait un quartz devant André 3000. Le changement de couleur une fois la lumière passée dans le filtre de la pierre était très belle. De plus, l’éclairagiste a fait des jeux de lumière en utilisant les éclairages qui sont généralement réservés au public. Les jeux d’ombres et les choix de couleurs étaient judicieux du début à la fin du concert.

Mais c’est un peu ça le problème du concert qui a été présenté hier, le jeu de lumière était plus intéressant que la musique sur scène. Dommage.

Crédit photo: Victor Diaz Lamich / FIJM