Concerts

FIJM 2022 | jour 6 : Woodkid

De retour 8 ans après avoir ouvert le Festival de Jazz de Montréal à la Place des Arts en 2014, et tant attendu depuis 2020 après de nombreux reports, Woodkid, présentait enfin son nouveau spectacle à son public montréalais hier soir dans un MTLUS comble.

En avril 2020, 7 ans après son premier album Golden Age, Woodkid, alias Yoann Lemoine, revenait avec son second LP S16, au moment où la pandémie frappait de plein fouet le monde entier.

Mauvais moment vous direz? Il en rigole lui-même sur scène et exprime sa fierté d’avoir tout de même pu sortir son second album dans ce contexte. Cela n’aura en tout cas pas empêché le français de faire un retour triomphal et de nous concocter un spectacle grandiose et parfaitement ficelé aux airs d’un film de science-fiction.

Dès l’introduction on comprend que l’on ne va pas vivre un simple concert, mais toute une expérience visuelle et musicale. Alors que les lumières sont encore éteintes, des sons d’ambiances sourds commencent à faire vrombir la salle, les musiciens arrivent sur scène dans l’ombre tout en pointant des petites lampes de poche à faisceaux rouges en direction du public. Je me réjouis d’avance d’apercevoir l’orchestre de 5 musiciens (3 cordes et 2 vents) ainsi que les 2 percussionnistes (dont Awir Leon qui chauffait le public en première partie). Ils s’installent et commencent à jouer les premières notes épiques d’Iron : les premiers frissonssont instantanés.

C’est alors qu’apparaît Woodkid sur son estrade d’écrans, surplombant la scène face à des images de synthèse qui défile derrière lui, l’introduisant comme le personnage principal de sa propre oeuvre numérique.

Le spectacle est millimétré jusqu’aux costumes, tous portent des combinaisons de travail grises ouvertes, attachées à la ceinture, rangers aux pieds. Il explique qu’il s’agit d’une collaboration avec la maison Louis Vuitton et son directeur artistique Nicolas Ghesquière, lequel Woodkid fera honneur en plein spectacle lors d’un interlude solo de ses musiciens qui interpréteront On Then and Now, une des musiques composées spécialement pour le défilé 2019 LV.

L’harmonie des sons très mécaniques, les percussions qui font trembler la salle, la symbiose de l’orchestre et les visuels 3D inspirés tout droit d’une autre planète nous plongent complètement dans son univers. L’ambiance est cinématique tout au long du spectacle et l’on s’imagine presque être aussi acteurs du film dont la bande originale résonne dans toute la salle. La musique nous transcende et je comprends vite que je ne suis pas la seule à avoir autant de frissons.

L’ambiance épique qui définit depuis toujours les compositions de Woodkid se voit temporiser par de nouveaux morceaux plus mélancoliques, morceaux qu’il décrit lui-même comme plus intimes. Sur In Your Likeness où les cordes l’accompagnent d’un ton grave, il nous avoue ne s’être jamais autant confié dans une de ses musiques.

Son nouveau spectacle démontre encore sa complétude en tant qu’artiste : auteur, compositeur, réalisateur et directeur artistique / graphiste.

Et ce qu’on aime avec Woodkid c’est aussi son authenticité, pour chaque morceau il s’attarde à raconter plusieurs anecdotes autour de la création de ses différentes compositions. Il saluera même à plusieurs reprises les équipes d’Ubisoft Montréal avec qui il aura collaboré sur la musique d’Assassin’s Creed Unity en 2014, au même moment que la naissance de son premier album Golden Age.

Il conclura en apothéose avec une version de 10 min du fameux Run Boy Run toujours plus fédérateur où il invite le public à sauter et célébrer avec lui.

Fidèle à lui-même et accompagné de ses musiciens, il prend le temps de venir sur le devant de la scène, saluer et remercier longuement son public conquis qui chante encore à tue-tête tandis que l’écran laisse apparaître un générique de fin à l’image d’un film qui marque les esprits et qu’on s’empresse de recommander autour de soi. Un retour exceptionnel et une claque audiovisuelle dont on se souviendra longtemps !

Liste des chansons :

Intro
Iron
Enemy
Pale Yellow
Reactor
Brooklyn
I Love You
Horizons Into Battleground
So Handsome Hello
In Your Likeness
Highway 27
The Golden Age
On Then and Now
Conquest of Spaces
Minus Sixty One
Goliath
Run Boy Run

Crédit photo: Coline Beulin

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