Concerts

FIJM 2017 : San Fermin et Groenland

Plateau double qui ressemble plus à une première partie

Vendredi soir, quelques temps après une très belle performance de Itamar Borochov Quartet teintés de belles sonorités arabes et juives, San Fermin ouvrait pour Groenland au Metropolis. La soirée était en théorie un programme double, mais avec le nombre de personnes qui s’étaient déplacées pour voir le premier set dès son commencement, ça se sentait plus comme une première partie. Néanmoins, le premier concert a duré plus d’une heure, et le groupe n’a pas été moins bon pour autant; l’octuor nous a interprété des pièces tirées d’un peu partout dans leur répertoire, incluant quelques nouveautés qui se retrouveront dans leur prochain album. La formation repose presque entièrement sur le batteur en live; ce n’est pas le percussionniste avec le plus de talents ou le plus solide de tous les temps, mais il est la seule cause des moments forts du spectacle. Les autres membres ont une bonne présence, mais pas très puissante, qui ne serait donc pas suffisante pour pousser la machine aussi loin qu’ils l’ont poussé hier.

Et encore là, la machine aurait pu aller beaucoup plus loin. La faute à qui pour les quelques pouces qui manquaient pour donner un vraiment bon spectacle? À l’écriture des pièces. Elle manque souvent de punch alors qu’on voit très bien qu’il est temps d’en avoir, et c’est souvent juste dû à un manque de perfectionnisme dans les arrangements du spectacle. C’est plate, mais ça fait que le concert à moins levé qu’il aurait du… Mais il a quand même levé à plusieurs reprises, et ils ont au moins réussi à nous laisser sur un climax à la fin.

Dernier tour de piste

Frédérique Ménard-Aubin / Festival International de Jazz de Montréal

Groenland ont donné suite à ce high peu après pour inaugurer leur dernier spectacle, accompagné d’un quatuor de cuivres qui mettait du turbo dans le ski-doo (c’est comme ça qu’ils se promènent au Groenland, NON?). Les pièces du groupe sont, à la base, moins bien écrites que celles de San Fermin, mais leurs arrangements en live et la ligne directrice du concert étaient beaucoup mieux ficelés. Étonnement, la foule, visiblement composée en majorité de fans de longue date, n’était pas aussi dedans que la musique le supposait la plupart du temps. Peut-être étaient-ils encore en train de rire les blagues plates du claviériste?

La formation est composée de batterie-basse-chant-claviers ainsi que d’un violoncelle et d’un violon en plus des cuivres susmentionnés qui s’ajoutent au groupe pour l’occasion. Orchestration discutable selon moi : souvent la sonorité assez pauvre des deux instruments en live augmentait le cheesyness de certaines de leurs pièces. Et ce sans compter que les deux joueuses de cordes faussaient trop souvent pour mes oreilles. Je ne crois pas que ça ajoutait tant que ça à l’expérience sur scène. Ça donnait plus l’impression à quelqu’un qui ne connaît pas trop ça que le groupe a fait des arrangements fancy pour l’occasion, ce qui est assez faux.

Ce soir c'est le dernier spectacle de Groenland à Montréal. Une belle épopée ce fusse (comme en témoigne cette vidéo de nos meilleurs moments en tournée ; mention spéciale à Christian-Adam Gilbert qui haïs assez ça lui les ballounes). Cinq belles années se sont avérées. Venez ainsi nous accompagner dans cette grande dernière au Métropolis ce soir. Y'a 4 brass avec nous, donc vous ne pourrez pas dire qu'on n'est pas assez jazz pour le festival de jazz. On rentre sur scène à 22h tapant. x

Posted by Simon Gosseline on Friday, July 7, 2017

 
 

Mais bon, malgré tout ça, le concert était assez bon; l’énergie était bien présente tout le temps, l’interaction avec le public était judicieuse… C’est un adieu réussi de la part du groupe.

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