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FIJM 2017 : Neil Cowley Trio

Neil Cowley Trio aime bien explorer la frontière difficile à établir entre le pop et le jazz, utilisant beaucoup de procédés typiques aux deux styles. Le trio explore encore cette voie dans son dernier album, qui constituait près de la moitié de la liste des pièces qu’ils nous ont interprétées hier soir au Gesù. Font-ils du pop imprégné de jazz ou du jazz infusé de pop, difficile à dire. En ce sens, on croit parfois entrevoir des passages à la The Bad Plus, qui fréquentaient cette même salle quelques jours plus tôt, mais c’est là que ça se gâte un peu plus pour ce trio. Il leur manque cruellement de maturité, et ce individuellement et au niveau de la composition. Dans le cas de Bad Plus, les airs mélodiques rappelant le pop sont intégrés et harmonisés intelligemment, mais pour ce trio-ci, c’est souvent le contraire. Les riffs sont souvent assez peu intéressants, et leur écriture répétitive n’aide pas la chose. Heureusement, ce n’est pas constamment comme ceci; certaines progressions, certaines structures et certaines mélodies sont originales et donnent un bon rendu en live. Je ne dis pas que c’était ennuyant à regarder, mais on n’était pas loin de là.

On aurait pu espérer une performance qui améliore les compositions d’une manière ou d’une autre, mais on était pas loin du contraire : les trois instrumentistes sont loin d’être des virtuoses sur scène. Aucun d’eux n’est mauvais, mais seul Cowley, le pianiste, est selon moi assez bon pour se trouver où il était. Le bassiste avait de la misère à être juste dès qu’il dépassait la première position (et encore là) et il était clair que le synthétiseur qu’il touchait sporadiquement lui était relativement étranger, et le batteur manquait énormément de subtilité et d’inventivité quand il y avait lieu (manque d’autant plus présent dans ses solos). Au moins, les membres étaient solides ensemble, autant lors des moments plus rubatos que lors des pièces où le batteur suivait un clic. Parce que oui, le groupe jouait certaines pièces avec des trames sonores, qui sont à mon avis à éviter le plus possible… et dans ce cas, elles étaient loin d’être indispensables. Bref, c’était une performance qui n’était pas autant ennuyante que décevante.

http://www.montrealjazzfest.com/

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