Fever Ray au MTELUS le 16 mai 2018
Une chose était sûre en mettant les pieds au MTELUS, nous allions avoir tout un spectacle, autant pour les oreilles que les yeux, et Karin Dreijer ne nous a pas fait mentir.
Arrivé un peu en retard parce que je n’avais pas compris qu’il n’y avait pas de première partie, j’ai manqué une chanson et demie. Mais bon, malgré le stress et la vie, je suis rapidement tombé dans les rythmes envoutants de Fever Ray. Entourée de deux choristes, l’une en habit de monsieur muscle, l’autre en sorte de génie sortit d’un conte oriental moyenâgeux, Karin Dreijer se tenait avec un costume qui soulignait l’ambiguïté sexuelle qu’elle veut mettre de l’avant. Une fois passées les premières impressions des costumes, on oublie ces sparages pour revenir à l’essentiel : la musique.
Heille, c’est laquelle Fever Ray?
Tout au long du spectacle, Dreijer joue sur l’ambiguïté, une de ses marques de commerce qu’elle a aussi explorée avec The Knife. Laquelle des trois chanteuses est la « vraie »? Après quelques secondes à se poser cette question un peu futile, on finit par s’abandonner à la solidité de la livraison sur scène. À la manière du groupe The Knife, elle offre un spectacle qui est chorégraphié au quart de tour où s’entremêle musique, soucis visuels et danse qui flirte avec des modes d’expressions contemporains. Le grotesque de ces personnages plongés dans la lumière saturée, qui donne des impressions de néons, est très réussie et rappelle une atmosphère de boîte de nuit sans ses côtés glauques.
En plus de ces deux chanteuses, Dreijer était accompagné de trois musiciens, deux percussionnistes et une claviériste. Ensemble, elles livrent des chansons à l’attrait dansant indéniable. Les basses font vibrer jusqu’au deuxième étage du MTELUS avec leurs grosses notes grasses pendant que les percussions nous donnent envie de nous brasser le popotin. Centré autour des compositions de Plunge, elle a tout de même livré les chansons If I Had A Heart, Concrete Walls et Triangle Walks tirée de son album homonyme.
Une performance
Ce qui frappe au spectacle de Fever Ray est un peu la même chose que pour The Knife. Il s’agit d’un spectacle qui dépasse le cadre traditionnel de la musique. Le visuel est léché et polysémique. Tout au long du spectacle, les éclairages incrustés à même les structures scéniques colorent ou obscurcissent la scène. En plus de tout ça, après avoir livré sa dernière note, Dreijer et son équipe ont quitté la scène sur des éclairages aux couleurs de l’arc-en-ciel. IDK About You et Wanna Sip étaient des moments forts.
Les passages de Fever Ray à Montréal sont plutôt rares, il faut donc s’en réjouir lorsqu’ils arrivent. Karin Dreijer est arrivé avec une tonne de confiance et une envie que les spectateurs se déhanchent et c’est exactement ce qui est arrivé. Une performance tout à fait satisfaisante.