Le Théâtre Fairmount accueillait les groupes Bibi Club et En Stéréo, jeudi soir, dans le cadre de la deuxième journée du Festival Marathon organisé par M pour Montréal. La soirée a donné lieu à des moments musicaux intimes et envoutants, gracieusetés de deux groupes bien singuliers.

Gab Godon (Laroie), Gabriel Reichold (Gabriel Rei) et Jeanne Gariépy (Gene Tellem) montaient sur scène pour la première fois en tant qu’En Stéréo. Et c’était dur à croire. Ils y étaient pour jouer les chansons de leur premier EP, Clair-obscur. Leurs pièces, à cheval entre l’analogue, le numérique et l’acoustique, ont offert des moments rythmés, éthérés et particulièrement contrôlés. Fruit de nombreuses expériences individuelles, l’aisance qu’exsudaient les trois collègues maintenant réunis était palpable sur les planches du Fairmount. La foule réunie a vécu de beaux moments assumés, au son de la voix mielleuse de Gab Godon. Celle-ci se camouflait parfois au cœur des textures musicales riches amenées par le clavier et la guitare de ses acolytes. Avec des morceaux comme Clair-obscur et Panorama, le public a été plongé dans un univers teinté d’influences électroniques, pop et RnB qui rappellent le groove d’un groupe comme Paradis par exemple. En Stéréo, c’est beaucoup de talent qui risque de faire pas mal de bruit.

Quelques minutes plus tard, le duo Bibi Club a surgi sur scène devant une foule préalablement réchauffée. Adèle Trottier-Rivard s’est installée derrière son micro, son clavier et ses percussions, tandis que Nicolas Basque a empoigné sa guitare. Ce dernier a levé le poing dans les airs et on est parti pour un tour. Au grand plaisir des spectateurs, Bibi Club a joué plusieurs chansons de Feu de garde, leur plus récent projet. Des moments tout en danse sont nés de chansons comme Le feu et plusieurs autres. Les deux musiciens, en grande forme, se sont permis des visites au sein de la foule, d’une part lors d’un moment intime avec la chanteuse interprétant Samedi/le lit et de l’autre avec un puissant solo du guitariste. Leur énergie insatiable sur scène et la chimie qu’ils dégagent ont scotché, avec magnétisme, la foule à la scène. D’ailleurs, les deux membres de Bibi Club n’ont besoin qu’eux sur scène. Adèle Trottier-Rivard ponctue les pièces de coups de cymbales rythmés, tout en peignant la musique de sa voix ensorcelante. Nicolas Basque glisse sur le manche de sa guitare et arrose les morceaux de ses riffs particulièrement entrainants. Son manche de guitare n’est pas usé pour rien. La soirée s’est terminée lors d’un langoureux rappel. Bellini, pièce d’une dizaine de minutes à la sonorité électronique rappelant les belles années de The Blaze, a offert le coup de grâce d’une soirée enivrante.

Crédit photo: Coline Beulin