Festival International de Jazz 2019 – Lee Fields & The Expressions
Hier au FIJM, c’était au tour du vénéré chanteur soul Lee Fields de fouler la scène du festival accompagné par le groupe The Expressions. Présenté au Club Soda, on a eu droit à un spectacle de gentlemen fort captivant, dans lequel on voyait le chanteur couvrir l’attention et reléguer les instrumentistes au second plan. Même si ces derniers ne commandaient pas le navire, on ne peut nier leur cruciale présence, qui donnait le vent dans les voiles à cet univers qui vogue principalement sur le thème de l’amour.
Ce n’est peut-être plus les beaux jours de Fields, mais il a encore la touche. Approchant la septième décennie au compteur, il est parvenu avec une grande aisance à donner un petit remontant au public en les faisant participer sur une grande majorité des chansons. Agissant autant à titre d’animateur que de chanteur, on peut dire que nos grands-parents aimeraient certes posséder la même énergie.
Ses balades étaient jouées de façon à ce que l’on sente, sans le vouloir, notre corps dériver au son des notes, au timbre de la voix d’un homme qui possède une aisance à raconter et à transmettre des vagues d’émotions au bon moment. Vêtu d’un veston à paillettes roses qui réfléchissait la sueur de son front, prenant quelques pauses bien méritées, l’américain que l’on surnomme Little JB nous a montré qu’ils n’avaient rien perdu de son panache longtemps entretenu avec ses pas de danse et ses cris aigus.
Parler d’amour ça sonne kitsch, mais comme c’est un sujet qui n’est pas prêt de s’estomper, il faut y trouver une place de temps à autre. Fields est en mesure de l’amener en y ajoutant de la fioriture, au volant d’un charme incontesté, nous faisant oublier qu’on parle d’un sujet qui n’a plus besoin de présentation. Ce n’est pas qu’il réinvente la façon de promouvoir l’amour ni l’art de courtiser et de la cultiver, c’est plutôt qu’il captive notre intérêt par le biais de sa simple présence sur scène.
Une collaboration intemporelle
On peut dire que le sextuor The Expressions ajoute également à cette fioriture, guidant musicalement les paroles. Auteurs de plusieurs albums collaboratifs, Lee Fields & The Expressions ont ravivé la flamme ou ont donné l’envie d’en avoir une, en jouant des chansons issues de leur vaste répertoire. Parmi celles qui ont joué, c’est It Rains Love, Work To Do, Ladies et All I Need au rappel qui ont suscité un intérêt des plus particuliers, nous propulsant de son album My World en 2009, jusqu’à son plus récent It Rains Love en 2019.
C’est une soirée qui flottera dans l’esprit de plusieurs pendant longtemps, sans nous suivre à jamais. Tout de même chapeau au festival de convier de telles icônes dans leur programmation.