Concerts

Festival International de Jazz 2019 – Bahamas, Courtney Barnett, Emilie Kahn et Pottery

On a eu droit à tout un vendredi soir en salle au FIJM avec la venue de Bahamas au Théâtre Maisonneuve et de Courtney Barnett au MTelus. Emilie Kahn et Pottery faisaient respectivement office de premières parties de ces deux artistes de renom. Ce grand ensemble musical hétérogène en a fait voir de toutes les couleurs, inscrivant l’avant-dernière soirée de la 40e édition comme l’un des moments phares du festival.

Couvrir quatre artistes jouant l’un après l’autre n’est pas chose facile, mais il faut ce qu’il faut si on veut pleinement capter leur essence. Voici un petit résumé de ces spectacles sur lesquels il y raison de s’attarder.

Premier arrêt : Emilie Kahn, harpiste nouveau genre

La harpiste montréalaise redéfinit à elle seule la place qu’occupe cet instrument sur la scène musicale contemporaine, et on peut dire qu’elle le fait à merveille. Le terme indie pop peut ainsi s’appliquer à la musicalité teintée d’électro offerte par la jeune artiste. Elle amène de nouveaux éléments tout en s’imprégnant de ce qui est déjà établi.

Celle qui réalisait un rêve en jouant avec une enseigne faite de néons portant son nom a offert une prestation à la fois rétro années 80, dans le son des synthétiseurs et dans certains éléments du décor, en plus d’être très actuel dans la composition générale de la musique. On l’a senti plus en confiance que jamais, assise derrière sa harpe ou debout pour valser.

Ce fut zen, mais avec un ressenti très fort, elle qui jouait en compagnie d’un quatuor féminin qui nous a plongé dans un univers qui scintille et qui fait voyager. Voir une femme jouer de la batterie est plutôt atypique. Entendre une machine enregistrant en boucle les sons d’une harpe l’est tout autant. Se perdre dans la voix débonnaire et assurée de Kahn, ça se prend très bien. Tous ces éléments ont créé une formule gagnante, alliage entre la fascination et le respect par l’écoute attentive, rappelant au passage que la musique n’est pas qu’à apprécier pour son produit final, mais également dans le comment et dans le qui l’assemble.

Deuxième arrêt : Pottery, le groupe de 5 hyperactifs

Une petite course s’est imposée jusqu’au MTelus. Pas la plus glorieuse, mais certes la plus efficace pour ne pas manquer Pottery.

Pottery, quintette de gars, a démontré qu’il en avait dedans, offrant une première partie disjonctée qui a plus que mis la table pour Courtney Barnett. Hyperactifs certes, mais en plein contrôle dans leur exécution. Arborant un style vestimentaire qui rappelle les accoutrements des premiers groupes de rock, leur plus-que-rythmé pop-rock psychédélique déplace de l’air et donne envie de giguer dans tous les sens.

Ceux qui ont mis plus de deux ans entre l’enregistrement et la sortie de leur premier album intitulé No.1 ne réinventent rien cependant. Ils donnent le ton à la fête tout en conservant une grande simplicité dans leurs compositions. Au final, l’essence est là et c’est ce qui compte.

Troisième arrêt : Bahamas et ses allures de papa cool

À peine la dernière note de guitare de Pottery retentit que j’étais déjà téléporté à nouveau au Théâtre Maisonneuve. Cette fois-ci, c’est dans les ballades folk d’Afie Jurvanen et de sa bande que je me suis plongé.

Épargnant les discours et les longues pauses pour y jouer le plus possible, Le Torontois a en comblé plusieurs par la chaleur de sa voix et la douceur de ses mélodies. On peut dire qu’il était fort bien accompagné par son groupe et à eux 5, ils ont donné un spectacle dont les gens se souviendront longtemps.

Sans faire lever la foule, ils ont mis en voûte les auditeurs en jouant l’ensemble des chansons de leur corpus chansonnier, teinté de pop, de rock et de country à quelques occasions. Sous le rayon des lumières aux couleurs chaudes, l’autodidacte guitariste aux allures de gentlemen qui a travaillé avec plusieurs artistes, et qui a notamment ouvert pour Robert Plant et The Lumineers, sait parfaitement comment s’y prendre pour charmer toutes les générations dans ses moments acoustiques comme dans ses moments où la guitare électrique se faisait retentir à vive allure.

Quatrième et dernier arrêt : Courtney Barnett la rockeuse plus-que-populaire

Pas besoin de faire un dessin, il y a bel et bien eu une dernière course dans cette soirée pour retourner au MTelus, question de ne rien manquer de la prestation de l’incontournable et charmante Courtney Barnett.

Avec la beauté de sa prestance sur scène, la chanteuse rock australienne a fait vibrer l’entièreté de la salle avec le timbre de sa voix et ses compositions garage pop qui empruntent parfois des plumes au grunge sans virer en malade.

Barnett impressionne partout où elle va, soulevant les foules qui scandent ses chansons et vacillent éperdument au son de ses mélodies. Celle dont on remarque sa flagrante et atypique manière de jouer de la guitare à gauche porte un son et un style unique qui ne dérougit jamais sur scène.

Il n’est pas rare de voir Barnett parler en chantant, comme si elle nous racontait quelque chose plus intimement. C’est comme si on était dans le bar du coin, chaleureux, cette fois-ci sans l’odeur de bière et le vieux mononcle assis qui ne parle à personne. C’est que la chanteuse et compositrice a ce don pour créer une proximité avec ses auditeurs et c’est ce qui est le plus remarquable de sa présence, peu importe où elle joue.

Bref, une soirée mémorable.

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