Festival International de Jazz 2019 – Connan Mockasin et Helena Deland
Dans le cadre du FIJM, jeudi soir, Connan Mockasin et sa bande débarquaient dans la métropole pour y présenter leur plus récent opus intitulé Jassbusters au Club Soda. Ceux qui ont fait l’écoute du projet ont pu constater la similarité frappante qui existe entre la performance et la réalisation, soit un calme serein avec quelques moments de groove par-ci par-là, enchaînant les chansons comme une longue ballade dont on ne peut se lasser. C’est l’auteure-compositrice et interprète Helena Deland qui entamait la soirée et elle a bien assuré en offrant une performance assumée et captivante.
On a ressenti le blues et la mélancolie, sans les vivre réellement. Pourtant on y est resté accroché, même si on ne s’attendait pas au moindre suspense. Voilà ce que Mockasin est venu transmettre, un doux bonheur sans fioriture.
Mis à part le coloré chanteur qui a fait oublier les normes préétablies en se changeant sur scène, ce fut assez linéaire. Heureusement dans le cas présent, l’aspect linéaire est l’intention, la ligne directrice d’un assemblage qui plonge dans un rêve même lorsque les dernières notes ont retenti. En écoutant les doux riffs de guitare, les lignes de basses planantes et la chaleur enveloppante des percussions, on regrette quelque peu la mince place laissée au timbre aigu du chanteur. Ce fait a plus ou moins d’importance, car ça permet de se laisser davantage guider par les compositions.
Jassbusters, c’est un album qui sert aussi de trame sonore au film Bostyn n’ Dobsyn réalisé par Mockasin lui-même. Ce n’est pas pour rien qu’on y sent une ambiance cinématique, où Mockasin parle et chante tout bas lorsque sa voix fait son apparition. L’album, joué dans son intégralité décousue, est son premier réalisé entièrement avec l’apport d’un orchestre complet et on peut dire que c’est un franc succès. Ce succès a d’ailleurs comblé les quelques dizaines de spectateurs présents sur place, caressant chaque chanson d’un léger déhanchement. Il y avait un sentiment de laisser-aller qui en valait le détour, qui valait qu’on y porte attention.
Une première partie qui affiche de la fraîcheur
C’est la sonorité grave des instruments à cordes en plus de l’apport mélodique des autres musiciens sur la douce et portante voix d’Helena Deland qui ont le plus retenu l’attention lors de la première partie de ce spectacle. Teintées d’un léger rock psychédélique, les ballades rock expérimentales du groupe étaient vives et entraînantes. On peut dire qu’ils ont démontré au passage une grande maîtrise dans l’exécution des compositions et c’est sans l’ombre d’un doute, que celle qui travaille avec Jesse Mac Cormack depuis quelques années déjà est bien plus qu’une autre chanteuse et sa guitare.