Festival de la chanson de Tadoussac 2018 : Jour 1
Pour sa première soirée de Festival, Tadoussac a revêtu son manteau de brume pour cacher la vue aux touristes sur son fjord et sa baie. L’atmosphère poisseuse et mystérieuse aurait sied parfaitement un spectacle de Timber Timbre. Coup d’œil à la programmation : les têtes d’affiche de la soirée sont Pascale Picard et les Trois Accords.
Sur le chemin entre l’excellente Microbrasserie de Tadoussac et la billetterie du Festival cachée sous les arbres derrière l’église, j’ai pu croiser deux personnes en t-shirt Québécor qui apprenaient à des badauds la tenue d’un festival durant la fin de semaine. En prime, elle donnait des billets pour un spectacle intimiste de Jean-Pierre Ferland à la petite chapelle du village. Je dois accorder à ces naïfs touristes que le village n’a pas particulièrement l’air « festival », outre une scène extérieure et un chapiteau. Pas de drapeau, de fanon, de sculpture ou d’installation spectaculaire comme on peut en trouver au FME ou au Festif. Mais on peut quand même s’en douter en entendant un soundcheck partout à travers la baie (bonjour acoustique naturel!).
Premier spectacle de la soirée : Misses Satchmo, un quintette de jazz qui rend hommage à Boris Vian. Costumés, les musiciens et musiciennes se donnent à rendre leur spectacle dynamique devant un public bien vissé sur sa chaise. Il faut dire que l’éclairage franc dans un chapiteau tout blanc, ça ne donne pas le même effet qu’un cabaret enfumé. Malgré les appels répétés de la chanteuse et trompettiste Lysandre Champagne à ce que le public participe, tape des mains, chante, le retour était très faible. Toutefois, en fin de spectacle, Misses Satchmo a eu droit à une ovation debout. Peut-être que lors de leurs spectacles de vendredi et samedi, ils auront droit à un public dansant.
Suivait Pascale Picard, de retour de congé de maternité (elle nous l’a dit) et nouvellement mariée (Instagram me l’a montré). Seule avec sa guitare, elle a joué ses pièces et a jasé (beaucoup) entre les pièces. Elle s’est essayée à une version traduite en français d’un de ses hits du premier album, Smiling. À côté de moi, un journaliste remplissait une page dans son carnet frénétiquement. Curieuse, je suis allée fouiner pour voir ce qu’il avait tant à écrire sur le spectacle après trois chansons. Eh bien, il faisait une caricature de la femme juste à côté de lui. J’ai profité de mon fou rire et d’une reprise de Francis Cabrel sauce Picard pour prendre le chemin de la maison : j’habite Tadoussac pour un deuxième été et y travaille. Le Festival, je l’ai vu déjà depuis quelques jours prendre forme, j’ai senti la fébrilité des organisateurs et organisatrices. J’aurais voulu leur faire honneur et passer par l’Auberge voir le Winston Band et Bleu Jeans Bleu, mais je me reprendrai au cours des trois prochaines journées.