Concerts

Douce présence acoustique de Rodrigo Amarante au Gesù le 18 mars 2024

En ce début de semaine et à l’aube du printemps, le Gesù accueillait la rafraîchissante présence du guitariste brésilien Rodrigo Amarante dans le cadre d’une soirée organisée par le FIJM. On peut d’emblée qualifier sa performance d’organique, en mentionnant qu’elle fut une éclaboussure colorée, une mélodie flottante qui aurait pu perdurer encore des heures.

C’est en solo que Rodrigo Amarante a assuré plus qu’une poignée de chansons de son répertoire jazz folk bossa ainsi que quelques surprises, dont sa réappropriation d’une chanson composée par Caetano Veloso. En parallèle du spectacle acoustique, il a fait rire le public comme dans un sketch comique ou un peu comme l’ose Patrick Watson au travers de ses expressions et mimiques. Dans l’ensemble, le musicien dégageait une allure attachante et accessible, nous invitant à plusieurs reprises à venir échanger en français avec lui après le spectacle. On peut dire que cette invitation a été proposée, car si ce n’était que d’Amarante, il aurait raconté des contes entiers d’anecdotes entre chaque chanson.

La luminosité tamisée, orangée, a semblé la mieux choisie pour l’événement. S’adressant chaleureusement au public avec autant de langues que dans ses compositions, il a récité une chanson dans quatre d’entre elles. Rodrigo Amarante a d’abord opté pour quelques chansons dans sa langue maternelle, le portugais, dont l’estivale Maré, avant de se lancer sur la seule piste en français de sa discographie, soit Mon Nom. Il a d’ailleurs avoué sa gêne et la pression supplémentaire que représentait pour lui l’idée de la jouer à Montréal, ville plutôt francophone. Puis, en anglais, les mélodies Tango et I Can’t Wait ont, à leur manière, agrémenté l’enveloppe sulfureuse de la prestation. Le To be free is to belong résonne d’ailleurs encore.

Il n’est pas surprenant d’affirmer que la chanson qui l’a popularisé, soit Tuyo, fasse partie de tous ses concerts. Ce dernier, l’ayant joué à la suite d’une trame populaire brésilienne ayant marqué son enfance, l’a cependant interprété en nous la faisant deviner d’abord. Ça n’a pas trop pris de temps avant que la foule l’accueille chaleureusement. La version acoustique s’est d’ailleurs vue tout aussi intéressante. Ce qu’on retient en plus, c’est le timbre de sa voix, son aisance à nous faire balader avec lui un peu partout.

Ce n’est que vers la fin de son programme qu’Amarante s’est décidé à introduire ses compositions au piano, lesquels il considère comme un monde à elles seules. On parle ici de la berceuse Fall Asleep et de la dernière chanson de l’album Drama, The End. Outre les pièces mentionnées précédemment, Irene, Tardei et The Ribbon de l’opus Cavalo ont donné des moments forts. Chaque fois qu’il vient à Montréal, ce dernier fait augmenter la dose de dopamine. En même temps, c’est une détente qu’on prendrait quotidiennement comme un massage de tympans.

Crédit photo: evenko

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