La deuxième journée du Distorsion Psych Fest s’annonçait torride, avec une température ressentie annoncée dépassant les 36 degrés. M’y rendre à vélo n’était peut-être pas l’idée du siècle : j’arrive déjà en sueur, et en retard par-dessus le marché. J’arrive en constatant que l’organisation du festival a dû changer l’horaire de la journée à cause d’un cas de COVID de dernière minute qui force Karma Glider, deuxième groupe du programme, à annuler sa prestation.

Efy Hecks

Les festivités commencent donc un peu plus tard que prévu, mais je manque quand même une bonne partie du set des excellents Efy Hecks, groupe du Montréalais Vincent Lemay. Accompagné de cinq autres musiciens, il nous sert un rock psychédélique aux accents folk et prog, avec un vrai Fender Rhodes sur scène. C’est trippy et doux à la fois, et ça fait tolérer la chaleur un peu plus facilement.

Zoon

Suivent ensuite les discrets Torontois de Zoon. Enfin, je dis discrets pour parler de leurs interactions avec le public, pas de leur sonorité. Les effluves de reverb de leur indie-rock lent et heavy ont dû résonner jusqu’à la rue Laurier. La présence d’un violoncelliste dans le groupe ajoute une couche musicale intéressante, et les structures de leurs chansons sont parfois irrégulières, deux ingrédients qui les aident beaucoup à se démarquer des trop nombreux groupes à la sauce shoegaze de nos jours. On en reprendrait une autre part volontiers, avec un petit bonjour ou de courtes présentations la prochaine fois!

Hot Garbage

Ensuite, c’est Hot Garbage, un groupe de l’écurie Mothland, qui nous arrivait lui aussi de Toronto. C’est la proposition la plus rock’n’roll du festival jusqu’à présent, du rock de garage avec de gros freakouts et une belle interaction entre la guitare et les synthés. Tous les ingrédients adéquats sont en place pour servir une recette de rock psychédélique qui a fait ses preuves. La section rythmique est solide, les voix des chanteurs restent cool sans faire de faux pas. Bref, If it ain’t broke…

Gus Englehorn

Le prochain sur scène est un invité de dernière minute, Gus Englehorn! Le groupe Pantayo a malheureusement dû annuler des spectacles cette semaine à cause de plus d’un cas de COVID dans ses rangs, et le bon Gus a été annoncé comme remplaçant quelques jours avant l’évènement. Il n’y en a vraiment pas deux comme Gus Englehorn, un drôle de numéro qui met le public entier dans sa poche avec son charme désarmant. Accompagné comme toujours par son acolyte Estée Preda, il présente ses pièces indie-rock imprévisibles, qui ont toujours l’air de sortir de lui comme en écriture automatique, mais qui sont clairement réglées au quart de tour. Même quand il dit s’être fourvoyé dans une des pièces qu’il joue moins souvent, tout a l’air délibéré et présenté exactement comme il le souhaitait.

Golden Dawn Arkestra

Enfin, Golden Dawn Arkestra débarque pour un set que le groupe peut se permettre d’allonger, étant donnés les changements au programme. Dans la plus pure tradition de George Clinton et de Sly Stone, l’arkestre ne néglige aucun élément pour faire bouger les culs, de ses arrangements disco-funk et vaguement world-beat à ses costumes comprenant capes argentées et chapeaux et masques à franges. Si les premières pièces du spectacle peuvent sembler pécher par simplisme (les paroles répétant sans cesse « Dance to the beat » et « Sock it to me », par exemple), le groupe dévoile de plus en plus de ses facettes et finit par briller comme une boule disco. J’ai particulièrement aimé quand la choriste prenait l’avant-scène et que le chanteur passait au saxophone. Ce qu’il fait au chant et au synthé reste plutôt simple, mais son jeu au sax était très soul.

Rendez-vous dimanche soir pour la dernière journée du Distorsion Psych Fest, qui est déplacée à la Sala Rossa en raison des risques d’orage. L’horaire est légèrement modifié, consultez la page Instagram du festival pour plus de détails.