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Dirty Projectors au Belmont le 26 mai 2018

Il fallait remonter à 2012 pour retrouver la dernière date du groupe américain Dirty Projectors à Montréal. Voici que la formation de David Longstreth se présentait au Belmont, une salle qui semblait minuscule pour un artiste aussi important.

 

Eh pourtant… la foule était peu compacte pour la venue du groupe. Une surprise. Surtout qu’il s’agit de leur premier passage à Montréal en 6 ans. Dirty Projectors venait présenter les pièces de leur prochain album Lamp Lit Prose dont la sortie est prévue le 13 juillet prochain. Mais avant que le groupe de David Longstreth prenne la scène, c’était à l’américaine Buzzy Lee de nous jouer les chansons tirées de son EP Facepaint paru en avril dernier.

Quand la production est au rendez-vous

À tout le moins sur album, c’est le cas. Sasha Spielberg (la fille du célèbre réalisateur), ou Buzzy Lee ici, est une bonne amie de Nicolas Jaar puisqu’ils ont étudié ensemble. Celui-ci a produit les 5 chansons qu’on retrouve sur le premier EP en solo de la jeune femme. Cependant en live, elle est accompagnée d’un guitariste australien, bien sympathique, mais qui ne suffit tout simplement pas. Et sans la production impeccable de Jaar, on se rend compte que les textes de Spielberg sont remplis de lacunes et souvent très répétitifs. Par contre, la jeune femme possède une voix magnifiquement soul qui charme les oreilles. Mais voilà, les compositions sont trop minces pour susciter un réel intérêt. Entre les pièces, elle anime la foule avec adresse, parlant même plusieurs fois en français, mais jouant un peu trop la carte de la fille innocente. Un projet qui semble prometteur, mais qui n’est résolument pas prêt encore.

 

Du soul, de la gueule et des rythmes contagieux

Par contre, du côté de Dirty Projectors, c’est tout le contraire. Les 6 membres du groupe étaient bien répartis sur la scène et n’ont pas hésité à nous envoyer leurs nouvelles chansons. Pas moins de 8 pièces de Lamp Lit Prose faisaient partie du set de la bande de David Longstreth, notamment Break-Thru, premier extrait dudit record et deuxième chanson du spectacle. Cependant, il y avait des ratés de la part du leader du groupe. Plusieurs notes de guitares étaient escamotées. Longstreth a eu besoin de trois chansons pour réellement embarquer son groove, mais une fois qu’il était dans la zone, il a dominé.

C’est à la quatrième chanson que le public s’est réellement mis à danser, s’abandonnant aux rythmes intoxicants du groupe. Cannibal Resource, tirée de Bitte Orca, a donné le ton. Ça continue avec Dance For You tirée de l’excellent Swing Lo Magellan, ça s’est poursuivi sur Little Bubble tirée de l’album homonyme. David Longstreth a pris une tangente plus R&B depuis le dernier album et ça lui va très bien. Keep Your Name, avec moins d’artifices vocaux est convaincante et touchante. Il faut aussi donner du crédit à sa formation ultra-solide. Notamment Farisha Williams qui est tout simplement extraordinaire. La multi-instrumentiste, chanteuse de la mort, était d’une justesse et d’une puissance enviable.

La foule n’était peut-être pas nombreuse pour le passage de Dirty Projectors, mais ceux présents étaient en communion avec le groupe qui a offert un solide concert. C’est très prometteur pour Lamp Lit Prose.

Dirty Projectors au Belmont – 26 mai 2018

  1. I Found It in U
  2. Break-Thru
  3. What Is the Time
  4. Cannibal Resource
  5. Beautiful Mother
  6. Dance for You
  7. Little Bubble
  8. I Feel Energy
  9. No Intention
  10. That’s a Lifestyle
  11. Cool Your Heart
  12. Keep Your Name
  13. Impregnable Question
  14. Zombie Conqueror

    Rappel

  15. Swing Lo Magellan
  16. Rise Above
  17. Right Now

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