Concerts

Daughters, Big Brave, Container au Théâtre Fairmount le 11 mars 2019

De la grande visite était à Montréal en ce lundi soir du mois de mars. En évitant les trous d’eau, on pouvait arriver les pieds secs au Théâtre Fairmount où avait lieu le spectacle de Daughters, déplacé du Ritz P.D.B. pour cause de « trop de billets vendus trop vite ». Un beau problème.

 

Container a lancé son quatrième album en 2018 et avait la tâche de réchauffer la salle avec son mélange de trance et dance marginal en provenance de Providence au Rhode Island. C’est un peu ingrat de demander à un DJ comme lui d’ouvrir la soirée. Avec une foule éparse, il a tout de même tout fait pour faire headbanger quelques mélomanes présents dès les premières minutes. Son mix était généralement plutôt fluide à quelques exceptions près. Parfois, il prenait des raccourcis pour lier deux pièces en entrant un son inutile qui occupait la place que quelques secondes. Un peu comme un trou normand pour les oreilles. C’était bien d’avoir l’impression de se retrouver dans un sous-sol à Berlin pendant quelques minutes.

 

Un Big Brave renouvelé

Big Brave annonçait il y a quelques jours qu’un nouvel album était en chemin. A Gaze Among Them sera lancé le 10 mai prochain et confirme surtout le départ de Louis-Alexandre Beauregard derrière les fûts, remplacé maintenant par Tasreen Hudson. Ce changement aux tambours modifie drastiquement la section rythmique du groupe. Alors que Beauregard était le champion du tempo hachuré à mort, comme dans un tartare, Hudson possède un groove plus jazzé et sa batterie n’est jamais vraiment muette. Ça donne certainement une bouffée d’air frais aux compositions lourdes et émotives de Big Brave. Le trio semble avoir trouvé sa chimie et les 5 pièces qu’ils nous ont envoyées portaient toujours cette lourdeur quasi suffocante qu’on leur connaît.

 

Don’t tell me how to do my job

Le message était clair dès les premiers moments du concert. Alexis Marshall est entré avec une tonne d’attitude laissant tomber son micro par terre avant même qu’une note soit jouée, le frappant avec ses pieds, regardant la foule avec un œil de défi. N’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres. Le Théâtre Fairmount plein à craquer s’est lancé dans un trash sur les rythmes agressifs de Daughters et des chansons de l’excellent You Won’t Get What You Want en commençant avec The Reason They Hate Me. Malheureusement pour la bande, on a eu exactement ce qu’on venait chercher. Environ une heure de concert intense et sans compromis.

Malgré leur attitude menaçante, le groupe a du fun. Marshall ramasse un jeune fan qu’il fait monter sur scène. S’en suit un magnifique échange où il lui demande son nom et le jeune homme de répondre : « Lucien ». Le visage du chanteur s’est métamorphosé instantanément en incompréhension. C’était d’un comique bon enfant bien parfait avant de replonger dans la brutalité de la musique de la formation américain. Daughters est bien rodée malgré l’ajout du bassiste de Metz, Chris Slorach, qui prend la place de Samuel Moorehouse Walker, le temps d’une tournée.

Le bruit était au rendez-vous dans ce concert qui invitait souvent à la transe.  Dans les moments forts, notons Satan in the Wait qui rentrait au poste autant au niveau musical que vocal. Ils ont fermé la marche avec la longe Ocean Song et ses riffs répétitifs et ses percussions puissantes. Il était temps pour Marshall d’arrêter, on le sentait au bout de son énergie qu’il nous a livrée si généreusement pendant l’heure précédente. On n’a pas à faire à Jacob Bannon, mais on n’est pas si loin non plus. Un passage remarqué dans la métropole et surtout une date qu’il ne fallait pas manquer puisque la formation n’est que trop rarement en tournée.