C’est au Quai des brumes en ce second jeudi de novembre que Sylvie et Après l’Asphalte sont venus tour à tour démontrer toute l’étendue de leur talent dans le cadre de l’édition 2021 du festival Coup de cœur francophone.

Sylvie

Puisque le spectacle a pris un léger retard, j’ai eu la chance de discuter avec quelques-uns des membres du groupe qui portaient en partie des traces de maquillage spatial au visage. Ces derniers semblaient fébriles, plus qu’heureux de venir jouer devant un public qui aura finalement été complètement ensorcelé par leur présence.

Alors que le plaisir était déjà bien palpable dans cette superbe salle intimiste, et ce, sans qu’une note soit encore jouée, la soirée augurait plutôt bien. Dès leur montée sur scène, les 6 humains qui composent Sylvie ont imposé une chaleur invitante, usant d’humour et de diverses mimiques pour créer une atmosphère des plus décontractées. Concernant leur performance, elle fut tout aussi emballante que ces personnages. Anis Azzoug et sa bande s’en sont donné à pleins poumons pour nous faire rouler avec eux «tellement vite sur leur bike».

Le groupe use de plusieurs instruments, dont de multiples saxophones joués par Sam Hampell, un harmonica, du clavier et des percussions joués par Anis ainsi que des guitares, une basse et une batterie maîtrisées à merveille par les autres membres. Ils nous ont fait vaciller dans leur vaste ensemble musical qui sonne à la fois comme un léger Jefferson Airplane, un soupçon d’Harmonium et des Colocs en plus d’une sonorité nord-africaine pour ne nommer que ça (on pouvait même penser à Félix Leclerc dans leur manière de raconter en chantant). Il y avait même du Elvis sur les bords au début de leur dernière réussite de la soirée, la tendre Rendez-vous. On peut donc facilement comprendre que leur éclectisme n’est pas passé inaperçu, surtout lorsqu’il est performé avec un tel charme décomplexé.

Après l’Asphalte

C’est vrai, j’étais d’abord venu voir Sylvie, mais je fus agréablement surpris par Après l’Asphalte qui m’a tout de suite fait penser aux Cowboys Fringants mais en vraiment plus fringants, quoique leur musique n’est pas la plus joviale. C’est que la voix et les paroles engagées de Gabriel Lapierre (Crabe) donnaient une certaine envie de révolte et de laisser-aller anticapitaliste et anticonformiste, des mots qu’on aime entendre pour combler les maux d’un monde aux tendances apocalyptiques. Le violon bien manié par Laurie Perron, la douce basse de Sonia Palato et Marc-Antoine Sévégny à la batterie venaient compléter le tout de brillante façon. Ce fut somme toute le comble, un moment où on a pu à nouveau lâcher notre petit fou à l’écoute de leur musique entrainante.

Merci grandement à toutes ces bibittes musicales qui bercent si bien l’esprit.