En ce premier vendredi de novembre, dans le cadre de l’édition 2021 du CCF, le groupe Efy Hecks débarquait sur la scène de l’Escogriffe quelques jours après la sortie de leur plus récent album intitulé Somnifère (si je ne me trompe pas, c’était d’ailleurs la première fois qu’il était joué devant un public). Loin de cogner des clous, je me suis immiscé dans cet univers chaleureux qui a frappé tel un rêve éveillé. En voici le résumé.

Dans ce lieu intimiste et tamisé où quelques dizaines d’humains tout sourire remplissaient la salle, Vincent Lemay et sa bande ont présenté une performance qui a comblé l’ouïe et l’esprit par sa douceur psychédélique. Pour une fois, impossible de se plaindre à l’idée d’être assis; l’onirisme de l’opus joué de bout en bout a bordé les esprits dansants dans un calme apaisant qui a fait oublier nos corps. Les six musiciens d’Efy Hecks, en harmonie tranquille, ont donné l’espace nécessaire pour que les compositions jazz folk rock respirent librement; tout coulait, donnant à cette vibrante atmosphère un tendre filtre planant.

La voix apaisante de Lemay, l’apport des perçantes touches de flûte traversière, des synthétiseurs voyageurs, des balais à la batterie, de l’enivrante basse et des précieux riffs de guitare ont créé une cohésion sonore intéressante qui a permis de tout mettre sur pause – la tête dans les nuages, quelque part au large; en marge du monde. Les brèves interactions ont permis de reproduire l’effet donné par l’œuvre: une trame homogène qui s’écoute d’une traite sans essoufflement.

Ce que l’on peut affirmer, c’est que ce moment de pure détente en aura valu le détour. Sans avoir été informé du pourquoi on nous fournissait des cache-yeux à l’arrivée, tous furent bien ensorcelés alors qu’au dernier moment de la soirée, pupilles bandées, le groupe nous a transportés pour de bon avec la monumentale Gymnopédie No. 1 d’Erik Satie.