Ciel Noir : Codeine, Duster, Pelada, Model/Actriz et Snow Strippers à L’Olympia de Montréal le 31 mars 2024
Le promoteur Blue Skies Turn Black avait un gros projet dans ses cartons pour la fin de semaine de Pâques, un concert de 4h30 avec 5 groupes.
Codeine
La nuit s’est approchée doucement et Codeine s’est lancé sur place pour donner une trame sonore à la nuit lugubre de la rue Sainte-Catherine à Montréal.
Si la fin du monde était sur la musique de Codeine, elle serait poétique. Sous leurs airs de sadcore, le groupe alterne entre son matériel de l’époque Sub Pop des années 90 et leur nouveau matériel. Comme le médicament, la musique est tout autant agréable et douce à l’écoute. Mon seul bémol, même si la plupart des chansons se ressemblent beaucoup trop à l’écoute, c’est de la musique qui s’apprécie plus assis que debout au parterre.
Duster
Je ne vous le cacherai pas, j’étais surpris de voir que ses pionniers du slowcore être programmés comme le deuxième groupe de la soirée. Sans ne rien enlever aux autres groupes, mais il y a plusieurs spectateurs qui avaient certainement acheté leur billet pour venir voir ce groupe légendaire sur scène. Était-ce une condition du groupe? On ne sait pas.
Venu à Montréal pour cet évènement unique, Duster a présenté leur meilleur matériel pour le plaisir du public. La sobriété était au rendez-vous, privilégiant peu de mots entre les chansons, peu de lumière pour éclairer le groupe et ainsi laisser la musique parler pour elle-même. Entre des chansons de Stratosphere et de Together, le guitariste et vocalise Clay Parton a fait briller ses pédales à guitares pour en sortir le plus de distorsion possible.
Pelada
Maintenant que le slowcore était derrière nous, la salle a fini par se vider un peu. Venu nous donner l’envie de bouger, Pelada, le projet électronique de Chris Vargas et Tobias Rochman, a mis du gaz dans nos moteurs. Dans une énergie aussi folle que leur rythme musical, Vargas a pris place et a dirigé le public à sa manière, au point de demander vers la fin de sa performance un moshpit. Pendant le temps, le producteur Rochman était stoïque derrière ses consoles de son.
Une performance toute en énergie qui a aidé plusieurs à se pomper pour le reste de la soirée et qui passa aussi vite que la vitesse de la lumière.
Model/Actriz
Déjà, j’avais adoré le premier album du groupe, Dogsbody, mais en aucun cas, je n’étais préparé pour ce qui allait arriver. La guitare de Jack Wetmore sortait ses meilleures distorsions et a permis de lancer le bal et de laisser son chanteur Cole Haden faire le reste. Entre un personnage de diva et de chanteur punk, rien n’était trop extravagant pour lui. Il va jusqu’à se promener dans le public, ce qui l’excite et donne des sueurs froides de la sécurité. Les coups de batterie puissants ont ajouté une ambiance punk à cette soirée improbable. Tous les gens qui ont été présents durant leur performance se sont réveillés aujourd’hui avec un nom en tête: Model/Actriz.
Snow Strippers
Il est minuit et demi, le dernier métro passe dans quelques minutes, mais ça n’empêche pas la fête de continuer. On ramène les platines, on met une mélodie au fond et on laisse Snow Strippers faire le reste. Venu directement de l’autre côté de la frontière, le duo composé de Tatiana Schwaninger et Graham Perez sont aussi chauds que le public qui a décidé de rester (ils sont de moins en moins nombreux, mais ils compensent en énergie). Passant à travers des clips de leurs mixtapes, le groupe semblait n’être là qu’en présence sans pour autant chanter véritablement. Avec une photographe qui suit Schwaninger dans ses mouvements, j’avais l’impression de regarder quelque chose à la fois déconnectée, mais hyper énergique avec des sons pop qui rappellent la scène électronique d’hyperpop. En moins de 45 minutes, ils ont conclu cette première édition de Ciel Noir.
L’organisation d’un tel évènement mérite ses fleurs. La dévotion du bookeur Blue Skies Turn Black mérite d’être soulignée. Même si plusieurs ne sont pas restés pour les 4h30 de spectacle qui étaient proposées, on y a toute fini par trouver son compte. En espérant une deuxième édition l’an prochain.
Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte