BleuBleu 2022 : Emilie Kahn, Hubert Lenoir, Planet Giza, Le Ren, Irène, Ariane Roy et Totalement Sublime
Ce fut une autre édition fort agréable de BleuBleu où les concerts rythmaient les soirées et les vagues, elles, les journées.
Une chance que j’avais amené ma crème solaire! J’ai pu me prélasser sur le bord de la mer à quelques occasions au cours des derniers jours. Le calme, apporté par le bruit des vagues, permettait à mon corps meurtri par la fête incessante des soirées de me remettre tranquillement en forme… pour repartir le soir même! Ahhh les festivals!
DJ Maxime Genois et Ilyaa Ghafouri
Les deux amis du festival, le comédien et réalisateur Maxime Genois et le compositeur Ilyaa Ghafouri, se sont fait mandater pour un DJ set sur un catamaran face à la plage en un samedi après-midi magnifiquement ensoleillé. On m’a même dit que ce serait « la journée la plus chaude de l’année ». Tout crémé, je me suis rendu sur la plage pour rejoindre les autres festivaliers en maillot de bain qui parfois buvaient un rafraîchissement sur la plage et parfois dansaient dans les vagues pour les deux jeunes hommes qui nous ont gâtés avec des pièces d’afrobeat, de pop dansante et de succès souvenirs. C’était une très belle manière de commencer cette deuxième journée de festival.
Emilie Kahn
L’an dernier, une de mes grandes déceptions, c’était d’avoir manqué les concerts qui étaient donnés à la cabane à Eudore. Cette année, j’avais bien l’intention de ne pas faire la même erreur. Je me suis donc dirigé vers cette petite cabane près de la mer pour le concert intime d’Emilie Kahn qui était accompagnée de sa harpe comme toujours. La Montréalaise nous a enchantés au son des vagues et des cordes brillantes de son instrument. En bonus, elle était venue avec son amie Thanya Iyer et les deux jeunes femmes nous ont offert un duo tout à fait réussi. Ça faisait un bail que je n’avais pas vu Kahn en concert et j’étais bien heureux de la retrouver dans un décor si enchanteur.
Hubert Lenoir
Je ne m’étendrai pas sur la performance d’Hubert Lenoir étant donné que nous avons déjà couvert son concert deux fois cet été et que c’est sensiblement la même performance qu’il donne tous les soirs. Je vais quand même dire par contre que sa constance est impressionnante, et ce, malgré la longue route et le peu de sommeil que le groupe a eu entre Laval et Carleton-sur-Mer. Cette fois-ci, il y avait moins de musiciens sur scène et cela faisait en sorte que le rôle de « hype woman » de Noémie D. Leclerc était plus clair et plus percutant. Rajoutez à cela que les parents de Lenoir étaient sur place en camping. Ils étaient visiblement fiers de leur garçon et c’était un moment touchant lorsque l’auteur-compositeur-interprète les a présentés.
Sun & Planet Giza
J’ai malheureusement juste attrapé les deux dernières chansons de Sun. Je peux en dire que c’était bien, mais j’aurais aimé en écouter davantage. Par contre, j’ai pu écouter tout le concert de Planet Giza qui était particulièrement en forme. En formule duo, le combo rap a fait danser les festivaliers du toit du Mixbus qui était garé dans une cour de restaurant pour l’occasion. L’entente entre Rami B. et Tony Stone est totale sur scène et ils ont réussi à nous happer dans leur rap coloré de funk.
Le Ren
Dimanche après-midi, j’étais de retour à la cabane à Eudore pour enfin voir Le Ren en concert. Je suis l’autrice-compositrice-interprète montréalaise depuis ses débuts, mais je n’avais toujours pas eu l’occasion de la voir sur scène. C’est seule à la guitare qu’elle a fait résonner sa voix magnifique dans ce petit coin de paradis. Honnêtement, c’était un moment encore une fois magique. Entre la mer qui discrètement jette ses vagues sur la plage et la brise qui nous caresse les cheveux, il y a déjà tout ce qu’il faut pour être heureux. Ajoutez à cela la voix magnifique de Lauren Spear et vous avez un moment de grande beauté, comme en suspension dans le temps.
Irène
C’est le groupe gaspésien Irène qui était invité à ouvrir pour Ariane Roy au Naufrageur. C’est un projet encore très vert qui n’a lancé qu’un seul EP. On peut dire que les musiciens sont habiles sur scène et qu’ils savent livrer la marchandise. Par contre, il y a encore beaucoup de lieux communs dans les textes et on sent que la formation a beaucoup écouté Les Colocs. Avec un peu de temps, je suis sûr que leur personnalité ressortira dans leurs créations.
Ariane Roy
En voilà une qui a pris toute une coche en deux ans. Ariane Roy a toujours été à l’aise sur scène, mais dernièrement, elle se transforme en bête de scène. Elle a livré les pièces de son premier album, medium plaisir, avec un aplomb impressionnant. Rapidement, elle a mis la foule dans sa petite poche et les spectateurs avaient l’air pendus à ses lèvres. Malgré les petits ennuis techniques, Ariane Roy est restée forte comme un roc, ce qui est doublement impressionnant étant donné un coup de chaleur qu’elle avait subi en après-midi.
En plus des pièces de l’album comme Quand je serai grande, Le paradis de l’amour et Ce n’est pas de la chance, elle a offert une version modifiée de Le ciel est en place. Beaucoup plus dansant, ce nouveau remix est franchement efficace. Elle a aussi fait sa reprise de Souvent, Longtemps, Énormément de Diane Tell. Au rappel, elle a invité ses musiciens (PE Beaudoin, Dominique Plante, Vincent Gagnon et Odile Marmet-Rochefort) à venir chanter une composition qu’elle ne joue pas d’habitude en spectacle et qu’elle a écrite pour son amie Eli (et qui clôt l’album) qui a déménagé à Rivière-du-Loup. Coup de théâtre, elle est sur place. Ce fut un très beau moment et mon concert préféré de la fin de semaine.
Totalement Sublime
À mon grand désarroi, j’ai manqué le concert de Marjo pour une raison très ennuyante : il fallait absolument que je mange. Par le temps que mon repas était terminé, il était trop tard pour courir au Quai. Je me suis donc dirigé tôt à l’aréna pour le concert de Totalement Sublime. La formation offrait un troisième concert dans une série de quatre qui se présente comme des improvisations structurées qui sont enregistrées et qui serviront au prochain album. C’était une magnifique heure de lentes progressions auditives avec de belles textures sonores. Malgré les évolutions basées sur la durée, il y avait beaucoup de dynamisme dans ce que proposait le groupe.
Il y avait au travers des sonorités parfois des moments un peu plus perturbants, mais ils ne restaient jamais très longtemps. J’avoue que j’en aurais pris un peu plus. Pour accompagner la musique, la formation proposait un visuel assez intéressant qui allait de papillon monochrome à des terrains vu des airs à des formes abstraites. Ça collait bien à la musique qui était proposée.
Voilà, c’est le récit de cette fin de semaine de BleuBleu. J’ai eu encore une fois beaucoup de plaisir et il se forme autour de ce festival une famille de récidivistes des plus passionnés et sympathiques. Le tout dans un décor aussi enchanteur que Carleton-sur-Mer. Félicitations à l’organisation de réussir année après année à créer des moments magiques. On se revoit l’an prochain!
Crédit photo: Benoit Daoust / BleuBleu