Bleu Bleu 2021 : la dernière soirée avec Joyce N’sana, Safia Nolin et Maryse Goudreau
Une dernière soirée avec des surprises : la voix incroyable de Joyce N’sana et le spectacle expérimental de Safia Nolin et Maryse Goudreau.
Le moment ardu. Celui où tu te rends compte que malgré la fatigue tu n’as pas envie de quitter l’air de Carleton-Sur-Mer où les rencontres intéressantes se multiplient. C’est aussi le moment où tu te sens un peu nostalgique. C’était vraiment incroyable à vivre, comme une entrée d’air inattendue après un an et demi de rationnement. Cet air respirable repose sur les bénévoles et sur la force deux femmes à la volonté de fer : Anne-Julie Saint-Laurent et Myriam Sophie Deslauriers. Chapeau bien bas à ces deux guerrières qui ont assuré que tout se passe de manière douce et calme pour les autres.
Une voix en or
C’est ce qui vient en tête quand on écoute Joyce N’sana se faire aller derrière le micro. Ce p’tit brin de femme chante comme si elle avait 9 pieds et demi. Avec un aplomb incroyable et une interprétation sentie, elle nous a offert certaines pièces de son passé, mais aussi quelques nouvelles chansons. Pigeant dans le blues, dans le reggae et dans le R&B, elle a conquis la foule rassemblée au Naufrageur. Les bassins se sont mis à bouger assez vite tout comme les langues qui se sont déliées à la demande de la jeune Québécoise. Pour l’occasion, elle était accompagnée de sa sœur au chant, mais aussi du très solide Michel Medrano Brindis. Ce dernier est un magicien derrière les percussions et l’a encore démontré avec tout le talent, dont lui seul possède la clé. Et un très bon claviériste, dont le nom m’a échappé. Ça valait le détour et c’était beaucoup plus impressionnant que ce qui est disponible en ligne en ce moment. Plus près de Mama, paru en mai dernier, mais quand même beaucoup plus poignant. Ça regarde bien pour le futur. Elle a le vent dans les voiles.
Oser
Le festival a décidé de donner une carte blanche expérimentale à Safia Nolin et Maryse Goudreau qui ont créé un spectacle qui mélangeait chansons et arts visuels avec une audace qu’on salue. Plutôt que de faire un concert traditionnel, Safia Nolin était assise sur scène avec un ordinateur portable, une petite console et des pédales d’effets. Tout se passait là et dans un micro placé devant elle. Pendant ce temps, deux jeunes aides et Maryse Goudreau agrémentaient la scène de différents éléments visuels qui passaient du sarcophage en laine à la baleine motivée.
Ce n’était pas nécessairement le meilleur contexte pour profiter des chansons de Safia Nolin, principalement tirées de Dans le noir, mais c’était certainement une aventure artistique digne de ce nom. C’est le fun de voir une artiste établie comme Nolin qui ose encore se mettre en danger et créer quelque chose de complètement différent de ce à quoi elle nous a habitués.
C’est sur ce concert et un souper avec les amis Julien, Élise, Michelle, Geneviève et Audrée (qui s’est assurée que notre voyage de presse roule comme sur des roulettes) que nous avons terminé ce périple parmi les plus magnifiques. Merci le Tosca pour la bonne bouffe et le bon vin. Eille, c’est le fun pareil la vie? On dirait que j’avais oublié à quel point, on pouvait vivre des émotions en 24h. Malgré les restrictions qui sont en place, je sens que le monde des festivals s’ouvre et ça fait chaud au cœur pour tous ces passionnés qui s’assurent que vous viviez des moments incroyables. Cette fois-ci, c’est Anne-Julie et Myriam Sophie qu’il faut remercier et je le fais du fond du cœur. Bon ben… on se voit l’an prochain Carleton? T’étais douce. J’ai hâte de te revoir.
Crédit photo: Couverture : Benoit Daoust / Concert : LP Labrèche