Concerts

Beak> et Litronix au Théâtre Fairmount le 22 mars 2025

À l’automne, quand Geoff Barrow a annoncé qu’il quittait Beak>, j’avais fait mon deuil de voir le trio dans sa forme originelle à Montréal. C’était sous-estimer Heavy Trip, le producteur indépendant de concerts montréalais, qui s’est assuré que les mélomanes ne soient pas en reste. Le Fairmount qui affichait complet lui donnait raison.

L’atmosphère était bonne au Théâtre Fairmount qui était rempli de mélomanes avertis, de musiciens et de gens de l’industrie qui ont encore le feu qui brûle en eux. C’est le funky Litronix qui a ouvert la soirée avec son rock électronique flyé qui joue sur les répétitions et sur le bidouillage bien fait. C’était intéressant et ça donne envie de se pencher sur son premier album, One a Day Keeps the Doctor Away, qui paraîtra le 2 mai.

Flegme anglais et problèmes techniques

Beak> est entré sur scène sous les applaudissements de la foule et s’est mis en marche pour Strawberry Line que le groupe a interprété avec toutes les nuances qu’on retrouve sur album. C’est l’une des choses qui ont été les plus marquantes pendant ce concert : l’attention au détail. Après la première pièce, un branle-bas de combat technique s’est mis en place. Geoff Barrow a lancé : « Nous avons d’immenses problèmes techniques que vous n’entendez pas, car nous sommes des professionnels du concert! »

Le ton flegmatique anglais a été à l’honneur pendant la soirée, notamment lorsque Barrow a dit : « Nous sommes heureux d’être ici, dans le 51e État américain… » que la foule a bien sûr hué pendant que les trois membres du groupe se bidonnaient. Il a enchaîné avec : « Il est une cunt, non? » Entre ces blagues, le groupe a livré plusieurs pièces de leur dernier album, mais s’est aventuré dans le reste de leur discographie aussi. Ç’a donné un concert varié livré d’une main de maître malgré les nombreux problèmes techniques.

Difficile de dire à qui la responsabilité, mais il y a eu de nombreux arrêts en raison de problèmes de son, notamment Secrets qui finalement n’a pas été réellement jouée. De l’extérieur, ça donnait l’impression d’une soirée cauchemardesque pour des musiciens en tournée. Par contre, lorsque la musique se faisait entendre, on oubliait tout puisque Beak> livrait ses compositions avec toute la richesse qu’on retrouve en album. Et comme si ce n’était pas assez, Billy Fuller a brisé sa grosse corde de basse pendant Blagdon Lake. Signe que le concert était bel et bien fini.

Je garderai assurément un meilleur souvenir du passage de Beak> à Montréal que les membres du groupe. Notamment l’interprétation délicieuse d’Hungry We Are. C’était l’opportunité de voir le trio avant que Barrow prenne sa retraite de la tournée. Et ceux qui y étaient pourront dire qu’ils y étaient.

Liste des chansons

  1. Strawberry Line
  2. The Seal
  3. Windmill Hill
  4. Eggdog
  5. Brean Down
  6. Hungry We Are
  7. Secrets
  8. Cellophane
  9. Yatton
  10. The Meader
  11. RSI
  12. Allé Sauvage
  13. Wulfstan II
  14. Blagdon Lake

Crédit photo: Hollin Jones

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