Alix Fernz + Crasher + Olga au Ritz PDB le 8 novembre 2025
Un triplé de tous les tonnerres pour cette triple soirée de lancement.
En premier, Olga, de Toronto, a martelé sa techno dans un super set, court et punché pour lancer son excellent EP : Void Filler. Séquences, claviers, gros beats et voix saturées, le ton était donné, les décibels et la noirceur sont à l’honneur.
Tout comme Olga, Crasher a joué seulement 30 minutes, durée parfaite pour un programme multi-bands, pour présenter quelques pièces du génial Odditi Populaire qui sortait le 7 novembre sur la plus que pertinente maison de disque montréalaise Mothland. Airick Asher Woodhead était résolument au bon endroit, émergeant du permanent brouillard synthétique, sous les éclairages de Gabriel Payeur, devant une foule charmée par ses ambiances électroniques dansantes et sa voix rêveuse. Les années ’80 dans toute leur beauté underground.
Le Ritz PDB était soudainement rempli à craquer lorsqu’Alix Fernz et son groupe ont fait leur apparition, dans la fumée et les projections magiques (merci Rose Cormier). Les chansons de Symphonie publicitaire sous influence, déjà bien en tête, après plusieurs écoutes, frappaient encore plus fort live et à plein volume. Une symphonie trash, effectivement sous influence à ce point, la foule était bien réchauffée. Tous les nouveaux classiques ont été joués : $candale et sa partie instrumentale perturbante, HaHa!, le hit 2h15, Drama, et surtout Couteau à la gorge, avec son feel Pied de Poule qui feelerait pas mal étourdie après avoir autant dansé. « Son nom c’est Anna / elle vit sa vie ». Ça tourne en boucle dans le cervelet. En rappel, Muselière en duo avec Nora Mejdouli (également à la conception des pochettes), tirée de son album précédent : Bizou. Chansons aussi tordues que catchy.
Les textes glauques sont à l’image de la musique, sont concis et directs, passent par toutes les teintes de grisaille, évoquent à la fois les cendres froides des cigarettes d’hier, les aiguilles, les talons aiguilles, les plantes mortes, les collants roses. Ça donne envie de porter notre froc de cuir cute pour sortir, même si on sait qu’on va geler.
Il faisait sombre et chaud dans le Ritz, l’ambiance parfaite de fête rock’n’roll-hyperpunk-new wave-glam-électro-trash, aux couleurs de l’album qu’Alix venait célébrer. Les deux machines à fumée en étaient exténuées. Les instruments étaient puissants et ultra précis : Juan Espitia (batterie), Vincent Paul (basse), Stoylov (guit et synthé). Enrobée de distorsion et d’effets, la voix d’Alix perçait tout, grâce au mix impeccable de Sébastien Fournier.
On dirait que le groupe a joué mille fois déjà. Tout s’enchaîne comme un dj set. Alix danse, crie, se jette partout, alterne claviers, guitare et micro, une punk star certifiée. Ce sera certainement un spectacle qui écumera les festivals dignes de ce nom l’été prochain. Manque pas ça, bb.