Sceptik : humainement bestial
David Melançon fait du rap sous le nom de Sceptik depuis presque 10 ans. À 24 ans, ce n’est pas une mince affaire. Nous nous sommes entretenus avec lui pour parler des projets qui s’en viennent, de son parcours et de sa récente graduation du CASE.
Au téléphone, Sceptik est enjoué et bavard. Il nous parle de son parcours avec une aisance et une maturité impressionnantes. Son dernier accomplissement? Une formation au CASE en lancement d’entreprise dans le milieu culturel qu’il vient tout juste de terminer. Il a vu passer une publicité sur les réseaux sociaux et a décidé de remplir le formulaire. Il faut dire que son projet était déjà concret : Humainement Bestial. C’est une nouvelle boîte de production et prestataire de services pour le hip-hop underground. Parce que pour Melançon, ça manque de rayonnement pour faire découvrir les talents cachés de la scène : « Ce que je veux dire par le milieu underground, c’est qu’il y a beaucoup d’artistes qui n’ont pas les moyens, ou la méthodologie pour se faire connaître, ce que le CASE amène, entre parenthèses. À travers les spectacles et les événements que j’ai faits, j’en ai vu beaucoup qui sont très talentueux. C’est la mission d’Humainement Bestial, de mettre de l’avant la scène underground, parce que je pense qu’il y a là un bassin très talentueux. »
À travers cette nouvelle machine, Sceptik offre des services pour les artistes comme de l’enregistrement, de la gestion de réseaux sociaux, de la direction artistique et bien d’autres. Ce sont des métiers qu’il a appris à faire sur le tas au cours des 10 années de sa carrière et maintenant, il se met au service des autres rappeurs pour leur faire bénéficier du chemin parcouru. C’est un peu le même pari qu’a fait un autre rappeur, il y a quelques années : Anodajay. En créant 7e Ciel, il a construit la maison de rap qui regroupe des artistes comme Koriass, Alaclair Ensemble et Souldia.
OK, mais c’est qui ça Sceptik?
C’est un rappeur originaire de Rivière-des-Prairies qui cumule plusieurs expériences professionnelles et plusieurs chansons parues au fil des ans. Il a commencé par rapper ses émotions, parce qu’étant qu’adolescent, c’est surtout ce qui le tenaillait. Depuis, il a ouvert son éventail en s’attaquant à des sujets comme la politique, la psychologie et des textes plus introspectifs.
« J’ai commencé à écrire des textes quand j’étais au primaire. Plus sérieusement, ça doit faire 6 ou 7 ans que je mets des efforts. J’ai fait quelques concours depuis comme les auditions du Word Up! et la Relève rap battle que j’ai fini par gérer. Mais à ma première année, je me suis rendu en finale. »
Il n’y a pas de doute, Sceptik s’implique dans son milieu dès qu’il en voit l’occasion. Il aime aussi déranger et brasser des idées. « C’était important pour moi de prendre position et d’exprimer mes idées. J’habite à Rivière-des-Prairies et j’avais participé, à l’époque, à un festival pendant l’été. Il y avait des gens de la Mairie et j’ai fait La Roue et je pense que ça a dérangé un peu les élus. Bon, je ne me suis plus fait inviter, mais… »
Quand on lui parle d’inspiration, il n’hésite pas. Sceptik nous parle de Taktika de qui il a eu la chance de faire la première partie. Puis, il nous parle aussi de Scylla, un rappeur belge qui faisait partie du collectif OPAK avant de se lancer en solo.
L’après CASE
Melançon ne mâche pas ses mots pour expliquer à quel point le CASE lui a amené des outils et des connaissances dont il avait besoin pour aller de l’avant dans son projet Humainement Bestial. « Mon plan de match, c’est de mettre en place un blogue qui parle de rap, mettre des artistes sous contrat et faire du repérage. Je me suis donné un an pour ça. Je fais encore beaucoup de spectacles en tant qu’artiste et en tant que directeur artistique. »
On lui souhaite la meilleure des chances, mais pas de doutes, Sceptik a l’attitude qu’il faut pour faire du chemin dans le milieu de la musique.
Pour en savoir plus sur le CASE, c’est par ici!
Crédit photo: Facebook