Russian Circles
Les Russes font de plus beaux cercles que les autres
Bien des gens croient que la perfection n’est pas de ce monde. Moi je crois qu’ils ont tort et qu’ils n’ont tout simplement jamais goûté à la sauce à spaghetti de ma mère. Pour tout le reste, il y a bien sûr place à amélioration. D’ailleurs, le texte que vous êtes en train de lire est loin d’être parfait, mais comme vous espérez que j’écrive la recette de la sauce à spaghetti de ma mère quelque part dans le texte, vous allez le lire jusqu’au bout. Je vous avertis, rien ne sert de lire mon texte à l’envers, car la recette n’y figure pas de façon subliminale.
Dans la catégorie «choses qui frisent la perfection», il y en a quand même plus d’une qui me vient à l’esprit. Je n’ai qu’à penser à un ciel étoilé sur le bord de la mer ou alors aux voitures allemandes Porsche. Je pense aussi à une soirée arrosée avec mes meilleurs amis, une performance au monticule de Pedro Martinez, à la trempette aux légumes de Julie Dumas, alias Mademoiselle Rouge, ou bien à la puissante musique du groupe Russian Circles.
C’est à Chicago dans l’Illinois aux États-Unis que ces Américains, pas Russes pour deux sous, ont formé le groupe en 2004. Russian Circles joue du post-rock instrumental progressif qu’il mélange savamment avec des riffs de métal lourd. La troupe américaine a su créer au fil de leurs albums d’innombrables moments atmosphériques qui sont à la fois doux et puissants, tout ça délivré en tonalités mineures pour bien nous émouvoir. Ces passages sont souvent d’une grande beauté et très bien exécutés.
Ce trio normalement constitué c’est-à-dire de trois têtes, six bras et six jambes (car non, le batteur de Def Leppard ne fait pas parti des membres du groupe) est composé du guitariste Mike Sullivan qui est un spécialiste de la guitare ambiante. Il adore utiliser une multitude de pédales de guitare pour créer de magnifiques mélodies aériennes qui sont à maintes reprises entrecroisées de riffs beaucoup plus lourds et carrés. D’ailleurs, lorsqu’il tombe en mode «riffs carrés», il ne donne pas sa place non plus.
À la batterie, Dave Turncrantz est carrément magistral. Un batteur d’une précision inouïe qui possède un très vaste répertoire qu’il sait utiliser sciemment. Tantôt bien calme, tout en nuances, finesses et subtilités, tantôt ultra explosif et en pleine agressivité, il sait juxtaposer son jeu admirablement bien avec celui de Sullivan. Voilà un exemple probant d’un batteur qui joue son rôle à la perfection et dont bien des batteurs devraient s’inspirer.
Le dernier et non le moindre qui complète le trio est Brian Cook. Il a été un membre important de groupes tout aussi solides, quoique différents, dont je vous ai déjà jasé précédemment dans cette chronique. Il s’agit des groupes These Arms Are Snakes ainsi que Botch. Ce bassiste possède lui aussi un éventail de jeu considérable. Jadis beaucoup plus agressif dans son approche, il est cette fois-ci beaucoup plus en raffinement et en préciosité. Il aime lui aussi utiliser toute sorte de bidules électroniques pour modifier le son de son instrument. À noter qu’il a rejoint la formation suite au départ de Colin DeKuiper, qui lui, a quitté la bande en raison de différends après le premier album.
Cinq disques figurent à leur catalogue: Enter (2006), Station (2008), Geneva (2009), Empros (2011) et Memorial qui lui, est paru en 2013. Croyez-moi, il n’y a rien de mauvais dans tout cela. Un band solide de la première à la dernière note.
C’est ici que je vous laisse avec cet extrait d’une session live en studio. Une pièce intitulée 309 que l’on retrouve sur leur album Empros.
Puis en terminant, pour ceux et celles qui veulent la recette de sauce à spaghetti de ma mère et bien sachez que je vous remets la recette en échange d’un faramineux montant d’argent. La perfection a quand même un prix!
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