Chroniques

Pop Thérapie : une entrevue avec Eli Rose

Avez-vous entendu Carrousel et Tôt ou tard, les deux chansons disponibles sur YouTube d’Eli Rose ? Et son magnifique clip Soleil tourné à Dubaï ? Elle qui vient de signer un contrat de disque chez Barclay Universal France récemment, après avoir fait de même auparavant chez Universal Music Canada ? C’est franchement prometteur et surtout hyper bien réalisé.

Les médias ont aussi eu la primeur de trois autres chansons, HLL, Emmène-moi et Avalanche. À l’automne, Universal publiera l’album complet de dix chansons. À la veille de ses deux spectacles aux Francofolies de Montréal nous l’avons rencontrée et malgré ses problèmes de gorges passagers, nous avons pris le pouls de son ascension. Qui a commencé avec une première partie de Jain au MTelus au mois d’avril.

Son passage au Oberkampf Music Festival à Paris à la mi-mai, festival à sa première édition et fondé par un sbire de Live Nation a fait tourner les têtes. Le temps de déballer ses chansons à saveur pop urbaine et rap devant une soixantaine de personnes, la graine était plantée dans l’Hexagone. Premier acte d’une stratégie élaborée par Sophie Barbe, patronne d’Universal à Montréal et La maison Fauve, la stimulante boîte fondée par Catherine Simard anciennement chez Spectra Musique, qui l’a prise sous son aile en gérance.

La chanteuse de 31 ans, élevée à Outremont, et qu’on a connu dans le duo Eli et Papillon pendant huit ans vit une renaissance artistique inouïe depuis la fin du tandem il y a trois ans.

« C’est sûr que c’est un virage si l’on compare avec ce que j’ai fait avec Papillon (Marc Papillon-Ferland). Pendant cette pause, j’ai enregistré un album folk de douze chansons qui n’est jamais sorti qui s’appelle Les fantômes n’existent pas, ensuite j’ai écrit un EP en anglais, The Little Storm, les deux sont dans mon Soundcloud, peut-être sortiront-ils un jour, je ne sais pas. Puis Guillaume Moffet (qui était en 2016 A&R de la SOCAN) m’a invité dans un des camps d’écriture Kennect au Rabaska Lodge près de Québec ; j’ai rencontré des producers, Ruffsound (Koriass, Loud), Realmind (Loud), DRMS (Ariane Moffatt, Fanny Bloom), June Nawaki (Nicki Minaj), Billboard (Shakira), Banx & Ranx (Sean Paul, Naya Ali) et Mike Clay (Clay & Friends). C’était la première fois que je voyais des gens qui ne travaillent qu’avec des ordinateurs et aucun instrument. On bâtissait des chansons avec des gros beats et des échantillons et c’est ce que je recherchais depuis toujours au final. J’ai toujours voulu mêler les sonorités rap à celles de la pop, mais en français. Mais tout ça était fait un peu naïvement, dans le fond, on essayait de bâtir un son ».

« C’est “Ruff” qui m’a présenté plein de gens avec lesquels j’ai bâti mon équipe. Tout est parti de la chanson Origami (qui sera sur l’album éponyme) qui est un rap avec des gros beats et le contraste avec ma voix douce était à notre goût. Tout le reste a découlé de cette chanson. Ç’a été difficile au début, j’étais dans un deuil de la musique, j’ai même dit à mon copain (le cinéaste et réalisateur Jérémie Saindon est issu du milieu de la pub et a travaillé avec Cœur de Pirate, Omnikrom, etc.) que je voulais lâcher la musique, je n’étais plus heureuse. Après tout, je ne suis pas une chanteuse, je n’ai pas étudié en musique. Faire de la musique, ça a toujours été un combat pour moi. Durant cette période, j’ai écrit pour d’autres, Wilfred Lebouthillier, Carolanne, Mélissa Bédard, des gens qui ont été à La Voix. Je n’ai pas les nerfs pour être une participante à cette émission, en plus c’est après que c’est difficile. Je suis trop introvertie pour ça ».

« Il a fallu que je trouve c’est qui Eli Rose (Élise Larouche). Au départ, je ne m’habillais pas en Adidas. C’est mon copain qui m’a habillé. Je ne voulais pas nécessairement être “street style” dans ma tenue vestimentaire, mais j’étais bien dans ces vêtements, tout simplement. Je ne voulais pas me maquiller chaque jour de ma vie. Je sors du gym et je SUIS Eli Rose. Je voulais faire un 360 degrés au niveau de mon look. Pas juste de me teindre les cheveux en blond ».

« Je fais de la pop urbaine. Et cet album-là est assez profond même si c’est de la pop. C’est un album dédié à une personne de A à Z. Ça raconte une histoire assez douloureuse, une idylle que j’ai vécue et qui a tourné au vinaigre, c’est un peu un deuil. C’est un an de ma vie en dix chansons. Je suis une fille très nostalgique, les sentiments, les émotions, je ne veux pas rester en surface ».

Paradoxalement, ses influences proviennent d’ailleurs : la musique française, américaine, Christine and the Queens, Lomepal, Orelsan. Puis elle ajoute, le country, la chanson française.

Son album complet sera présenté en primeur aux Francofolies. Elle a ajouté quelques reprises pour faire un set de 50 minutes. Jean-Luc Huet (Alfa Rococo, DJ Champion) et Volodia Schneider seront ses complices de scène avec un habillage sonore fait de beats et de séquences électros.

« On le travaille beaucoup le show en ce moment et ça va bien. Faut juste que je retrouve ma voix (rires). Les Francofolies, pour moi, c’est comme un incontournable, je vais aux Francos depuis que je suis toute jeune. Quand j’ai fait mon premier spectacle avec Papillon, c’était comme aller à Tout le monde en parle. Les Francos, c’est comme un rappel que j’ai encore le droit de faire de la musique ».

Lili Rose en spectacle :

Le 15 juin à Québec en première partie d’Angèle

Le 16 juin aux Francos de Montréal en première partie d’Angèle et le 22 juin, 19 h, Scène Bell.

Crédit photo: LM Chabot

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