Chroniques

-4-

Le chanteur montréalais Matt Track propose un projet artistique intéressant : quatre EP (maxi) en un an, un par saison. Le tout, influencé par la température d’ici et enregistré majoritairement en pleine forêt. Donc, après avoir enchainé les Leaf, reflet de l’automne dernier, Frost, à la sonorité hivernale et Spring, tout de renaissance printanière, voici que parait ces jours-ci le dernier CD de ce projet, au titre de -4- et qui représente, vous l’aurez deviné, l’été. Entre le premier maxi et celui-ci, la sonorité de Matt Track a changé, a pris du galon, s’est adjoint des arrangements plus importants.

Au départ, sur Leaf comme sur Frost, le minimalisme était plus présent. Guitare à l’avant-scène. Voix en second plan. Sur ce -4-, même prédominance de la guitare acoustique (sublime Cape, où les cordes sifflent et glissent dans nos oreilles), même positionnement en seconde ligne de la voix. Cependant, on découvre une sitedemo.cauction plus musclée, principalement sur The Wrestler, pièce d’ouverture. Sur cette chanson, après un coup de départ en quatre temps donné par une batterie sans surprise, on se retrouve avec une finale où les bruits d’électro se joignent à un refrain contagieux. Un mélange bidouillage-guitare-voix que ne renieraient certainement pas les fans de Malajube. De plus, le texte, humoristique sans être drôle (ou est-ce drôle sans être humoristique?), facilite l’écoute-sourire. On aime.

Malheureusement, la deuxième chanson, School n’est pas à la hauteur de cette première, ce qui fait régresser notre plaisir auditif de quelques pas. Trop convenu. Trop… déjà entendu. On pense un peu à Bedouin Soundclash, beaucoup à Matt Costa et Jason Mraz. Même idée de départ sur G, troisième composition. Mais le tempo change, s’ajuste, se bonifie au fil des secondes qui s’écoulent. Et l’histoire de ce jeune homme en amour avec une femme qui a deux fois son âge capte l’attention. On se laisse prendre à taper du pied.

Cape, position quatre de cinq, laisse grande place aux guitares. Un exercice musical intéressant, important. On sent la maitrise au bout des doigts du jeune auteur-compositeur. Finalement, Valete, où la sonorité des cordes pincées d’une guitare acoustique constitue l’entière chanson, vient mettre un frein et une fin à tout ce qui précédait. Une façon de rappeler que l’été se termine déjà, que le cycle des saisons se poursuit et que le pluvieux automne est de nouveau à nos portes.

** Matt Track sera de passage au Quai des Brumes, le 21 novembre, en compagnie de Fred Péloquin et Feu de Camp.

Ma note : 3/5

Matt Track
-4-
Outside Music

matttrack.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=vl8Ovxcyi-I[/youtube]