Les EP de février
KRAMASLABOVITCH – STRONZETTAS
Rabin Kramaslabovitch était le claviériste du mythique groupe Les Goules. Le titre de son maxi, qui signifie «Petites merdes» en italien, nous rappelle que tu peux sortir le gars des Goules mais pas Les Goules du gars. On se retrouve en terrain connu même si c’est un peu plus propre. Si vous aimiez la formation, si vous aimez les mélodies à la Keith Kouna, vous serez servi par ce maxi de sept pièces. Bien que Kramaslabovitch joue de tous les instruments et chante sur la galette, il compte sur l’appui de sa copine Mel Kramaslabovitch qui chante sur quelques pièces, ainsi que de Ken Pavel, guitariste des Goules qui vient jouer quelques solos. Tout n’est pas exceptionnel, mais on a tout de même droit à quelques morceaux bien appréciables dont la bruyante Capitapisse et la simple, mais efficace Les enfants perdus.
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MAS YSA – WORTH EP
Mas Ysa est le nom de scène de l’artiste visuel Thomas Arsenault, un natif de Montréal qui est maintenant établi à New York. Le parcours de l’artiste n’est pas anodin. Il a collaboré avec la compagnie de danse de Merce Cunningham, a tourné en première partie de Deerhunter et de Purity Ring et jusqu’à la fermeture du 285 Kent à Brooklyn, il y était associé étroitement. On peut dire que l’artiste originaire du Québec se débrouille plutôt bien sur cette première parution. Sans être parfait, Worth nous offre quand même quelques beaux moments et quelques expérimentations auditives. Notons particulièrement sa pièce maîtresse: Why.
SPEEDY ORTIZ – REAL HAIR
Pour faire suite à leur album salué par la critique et paru l’été dernier, la bande à Sadie Dupuis lançait un maxi un peu plus tôt ce mois-ci. À l’image de Major Arcana, le quatuor nous envoie un rock tout en guitares suintantes habitées par la voix charmante de la jeune femme. Si vous avez aimé la galette précédente, vous allez être content de pouvoir vous mettre du nouveau matériel dans les oreilles. Et si vous ne les connaissiez pas, vous découvrirez peut-être un groupe qui sait définitivement rocker. Ah oui! Pis ils ont un «livejournal»… nostalgie quand tu nous tiens.
WILLIS EARL BEAL – A PLACE THAT DOESN’T EXIST
L’année dernière, le chanteur de blues américain avait fait paraître Nobody Knows qui avait fait des vagues. Le voici qui rapplique en toute discrétion. En effet, Beal a fait paraître son nouveau maxi sur Soundcloud en écoute gratuite. Bien que l’américain garde cette esthétique épurée, on le voit aussi s’aventurer dans des réalisations légèrement plus fournies. Il nous offre aussi des pièces dans une lignée plus expérimentale, on peut penser à l’étrange Toilet Parade (Ode To NYC) ou la pièce-titre qui est plus proche du sermon que de la chanson. Un EP d’un peu plus de trente-trois minutes, ce qui est des plus généreux.
soundcloud.com/willisearlbeal/sets/a-place-that-doesnt-exist
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JOSIANNE PARADIS – DE LORIMIER
Josianne Paradis avait fait paraître Mademoiselle Paradis en 2008 et voici qu’elle en remet avec un maxi de quatre pièces. Toujours dans une pop qui se fait parfois énergique et qui brasse de l’air, la jeune femme lauréate du festival en chanson de Petite-Vallée, n’a pas été inactive depuis la sortie de son dernier album. Elle a tourné à travers la francophonie et nous revient avec sa pop charmante, qui s’écoute facilement. L’intime pièce Janvier offre un beau moment en compagnie de sa douce voix.
EDAPOLLO – SHALLOW SWELL
Issu de Bristol, Edapollo est un DJ et sitedemo.caucteur qui fait dans l’électro qui tire sur le lounge, mais avec plus de personnalité et d’expérimentation. Celui-ci vient de faire paraître un maxi de quatre pièces qui n’est pas piqué des vers. Les atmosphères sont intéressantes et on sent l’influence des Boards Of Canada de ce monde derrière les compositions de l’anglais. Pour les fans d’électro ambiant, mais pas trop, vous serez donc bien servis!
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=bDkSxDhMA7c[/youtube]
SEASICK MAMA – TIP TOP SHAPE
Beaucoup de modèles se lancent dans la pop, sorte de prolongement du stardom de l’apparat. En général, cela donne des pièces musicales sans saveurs, copiées-collées sur ce qui se fait dans le moment. Voilà qu’arrive Seasick Mama avec Marial Eve Moon au micro, qui est l’exception à la règle. La formation offre une pop intelligente, travaillée et rythmée qui est loin d’être déplaisante. La pièce qui entame le maxi intitulé Gimme Something To Work With avec ses effluves rock and roll et sa surprenante saturation de son n’est pas déplaisante du tout.
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DELPHIC ORACLE – WATCHING THE FERN
Christiana Key est une artiste floridienne qui a fait paraître en septembre dernier ce premier maxi sous le pseudonyme Delphic Oracle. Au cours des dernières années, elle a enregistré avec Cult Of Youth et tourné avec Zola Jesus, assurant le violon. Profondément ancrée dans un électro spirituel, la jeune artiste reprend entre autres Who By Fire de Leonard Cohen sur son maxi de six titres. Celle-ci joue un violon inspiré et touchant doublé d’une poésie empreint d’ésotérisme et d’une voix charmante et haut perchée. Et c’est qui est encore mieux, c’est qu’on pas obligé d’être un Goth pour apprécier!
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=bhsnQnDjq4Q[/youtube]