Chroniques

Le dernier Nataq : aller à la rencontre de Richard Desjardins

Pour une rare fois, Richard Desjardins revient sur sa carrière, mais aussi sur son attachement au territoire et sur son patelin, Rouyn-Noranda, dans ce documentaire de Lili Marcotte.

C’est une rencontre privilégiée avec Richard Desjardins que nous offre Lili Marcotte dans Le dernier Nataq qui prend l’affiche ces jours-ci au cinéma. Avec comme fil conducteur la réalisation d’une murale sur la route qui mène au lac Kiwanis à Rouyn-Noranda, on plonge dans la vie et dans les valeurs de l’auteur-compositeur-interprète. En plus de Desjardins, Marcotte est allé à la rencontre de plusieurs personnages importants de la culture à Rouyn-Noranda (et dans le reste du Québec) : Félix B, Desfossés (Radio-Canada, auteur), Jeanne-Mance Delisle (autrice), Steve Jolin (rappeur, propriétaire de la maison de disques 7e ciel), François Ruph (photographe) et bien plus. On comprend à travers leurs témoignages la place centrale de Desjardins pour Rouyn-Noranda. Cette relation est réciproque alors que l’auteur-compositeur-interprète parle aussi de sa ville avec beaucoup d’amour.

C’est donc en suivant le travail des muralistes Annie Boulanger, Annie Hamel, Valéry Hamelin, Ariane Ouellet, Johannie Séguin et Brigitte Toutant qu’on retrace les jalons de la carrière de Richard Desjardins. On y parle des moments qui ont suivi la sortie de L’erreur Boréale, le chemin sinueux qui a mené l’auteur-compositeur-interprète à devenir une icône célébrée de la chanson québécoise ainsi que de sa jeunesse. C’est aussi une occasion de plonger dans la notion de territoires, là où les ressources naturelles occupent une grande place. On y parle d’équilibre, ou plutôt de déséquilibre, entre les travailleurs et les dirigeants, de déforestation, de la relation avec les communautés autochtones et d’appartenance au territoire. C’est une magnifique discussion sur notre appartenance à la terre. Une relation trop souvent oubliée lorsqu’on vit sur le béton.

Côté cinéma, ce ne sont pas les images les plus léchées qu’il est possible de voir et parfois le montage est un peu brusque, mais tout cela est compensé par les grands moments de qualité qu’on passe avec les intervenants. Il y a une authenticité et un sentiment de proximité qui se dégagent des entrevues réalisées par Marcotte avec Desjardins et qui offrent une rare occasion de rencontrer l’homme derrière la musique.

Le dernier Nataq est maintenant en salle. Pour trouver une représentation près de chez vous, c’est par ici.

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