Les Francouvertes 2016: une entrevue avec La Famille Ouellette
Deuxième finaliste en lice pour la finale des Francouvertes qui se déroulera le 9 mai prochain, La Famille Ouellette est un animal un peu plus aguerri de la scène locale. Plusieurs des «frères» Ouellette ont joué dans d’autres projets. On pense à Christian (Gabriella Hook, la LIM et David Giguère), David (Fire/Works) et JS (Une toune par jour, la LIM). J’ai d’ailleurs passé quelques minutes avec ce dernier pour parler du périple qu’ont été les préliminaires et de cette étrange famille consanguine, mais pas incestueuse.
JS Ouellette est très content de la tournure qu’ont prise les préliminaires. «On est ravi, on ne s’attendait pas à ça, mais on n’est pas surpris parce qu’on a vraiment donné tout ce qu’on avait. On s’est trouvé quand même bon.» Il faut dire que cette jovialité vient sans doute du fait que le groupe a seulement deux concerts derrière la cravate. Et ce contentement est multiplié par deux. La première fois, le combo jouait ensemble pour la première fois lors des préliminaires et la deuxième fois pour les demi-finales. Par contre, dans la famille, on se connaît depuis un bon bout de temps déjà. La plupart se côtoient depuis dix ans à travers différents projets. «Ç’a réellement commencé quand j’ai monté des shows pour le projet Une toune par jour. C’est exactement le même band qui était sur la scène. Pour composer aussi ça se fait tout seul. On se connaît tellement bien que ça coule tout seul. On avait déjà tout fait ensemble, de la musique de film, de la musique pour des spectacles d’impro. Avec quelques-uns des frères, on avait un autre band ensemble. On s’est dit: pourquoi ne pas faire un groupe en français pour nos compositions? Et puis, c’est tellement facile sur scène. On a une complicité incroyable.»
Il nous parle aussi de la genèse et de ce qui a peut-être retardé l’éclosion de La Famille Ouellette. «Certains de nous avaient un band en anglais quand on était plus jeunes. De chanter en français ça me faisait peur. J’avais peur que ça sonne quétaine parce que ce que tu dis, ça veut vraiment dire ce que tu dis, je sais pas si tu me suis?» Oui, l’absence de barrière peut être réconfortante lorsqu’on écrit dans sa langue maternelle. Qui plus est, le français est une langue poétique qui possède un mot pour chaque chose avec un vaste vocabulaire. Pas toujours facile de s’y retrouver. «On dirait que des You Got To Do It en anglais passent beaucoup plus facilement. Il y a des raccourcis plus faciles.»
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Et puis, je crois que vous vous êtes un peu inscrits sur un coup de tête non? «Ç’a été le processus le plus intense que j’ai vécu de ma vie. On s’est inscrit en novembre à deux semaines de la fin des inscriptions. Il fallait enregistrer trois chansons. On les a enregistrées dans un chalet. Quand on a su qu’on était sélectionné, on s’est dit: «Fuck! On est pogné pour en écrire trois autres.» On avait déjà l’impression d’avoir gagné. Et puis qu’on se retrouve en finale, on trouve ça incroyable.» Donc, Les Francouvertes ont été en quelque sorte un catalyseur pour la création de La Famille Ouellette? «Oui, on se disait depuis longtemps que ça serait le fun être dans un groupe ensemble, mais ça, c’est comme dire, ce serait le fun être en couple… un moment donné faut juste que tu le fasses. C’est quelque chose de compliqué. Un groupe c’est comme une relation à plusieurs.»
Même si tout ça s’est fait à la dernière minute, le groupe avait déjà une visée artistique: «de ce temps-ci, on trouve que c’est les trucs minimalistes, un peu mélancoliques qui pognent. On avait envie de faire quelque chose de plus festif, que le monde soit debout à taper des mains, qu’il y ait des éclairages jaunes et rouges pétants.» Et l’après-Francouvertes? Le groupe soutient qu’ils sont vraiment dans le quotidien. Ils se concentrent sur le 9 mai et le 10, ils vont s’asseoir pour parler de la suite. Cependant, le groupe a déjà des performances déjà assurées grâce aux prix qu’ils ont accumulés dans les deux premières phases, dont un spectacle à Osheaga: «Ça va être notre cinquième show à vie. Donc, on va devoir faire un 45 minutes… on va être pogné pour composer pour remplir nos engagements…» Pas facile la vie! Et ils sont très heureux d’être sur scène en compagnie de Caltâr-Bateau et Mon Doux Saigneur qui sont des amis et des groupes qu’ils aiment beaucoup. Pour eux, c’est une finale de rêve. Un sentiment qui semble partagé par tous les groupes.
On parle aussi des commentaires du public et des juges après les deux premières rondes. «Les commentaires négatifs, c’est inutile. Ceux qui sont négatifs et constructifs par contre, c’est génial. C’est des astuces pour l’écriture. Il y en a qui n’aime pas qu’on fasse des blagues entre les chansons. Mais on est comme ça, ça ne changera pas, c’est sûr.» Encore une fois, l’authenticité semble occuper une grande place dans la démarche de La Famille Ouellette. Un thème qui définit, semble-t-il, chacun des finalistes. C’est rassurant et réconfortant.
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