Les Francouvertes 2016: une entrevue avec Caltâr-Bateau
On commence notre série d’entrevues en prévision de la finale des Francouvertes qui se déroulera le lundi 9 mai prochain au Club Soda. Voilà un groupe qu’on connaît bien ici au Canal Auditif. Caltâr-Bateau avait déjà deux albums derrière la cravate lorsqu’ils ont mis les pieds sur la scène du Lion d’Or. La bavure des possessions, paru en avril 2015, a attiré une bonne part d’éloges. Pour en parler, j’ai rejoint Étienne Dupré, bassiste du groupe… qu’on peut voir à l’œuvre aussi comme batteur de Mon Doux Saigneur et comme bassiste avec Fire/Works.
Avec leur solide parcours et leur grande expérience de scène, je me disais que la bande devait arriver la confiance gonflée à bloc pour leur prestation lors des préliminaires. Dupré, au contraire, explique que le groupe est arrivé sans attente: «L’année passée, pour Les Guerres d’l’Amour, ça n’a pas marché, je me disais que si ça ne fonctionnait pas pour eux, il y avait de grandes chances que nous aussi on ne passe pas.» Ils étaient donc ouverts à toutes les possibilités et la troupe se trouve bien chanceuse de se retrouver en finale cette année. Surtout que le groupe s’y est pris non pas une, pas deux, mais bien trois fois avant d’être retenu pour la phase préliminaire. Dupré relativise: «Je pense que Philippe Brach s’est inscrit trois ou quatre fois, Bernard Adamus aussi, et c’est le cas pour plusieurs qui ont finalement cartonné après leur expérience aux Francouvertes.» Comme quoi, on ne peut pas faire fi de la bonne vieille expérience apprise à la dure (n’en déplaise aux amateurs de La Voix).
Pour la finale, Mon Doux Saigneur et Caltâr-Bateau seront amputés d’un membre puisqu’Eliott Durocher sera loin sur la côte ouest-canadienne. «Ça fait longtemps qu’Eliott s’empêche de voyager à cause de la musique. Chaque été, on le retenait. Là, c’était prévu depuis longtemps qu’il s’en allait planter des arbres au B-C. De toute façon, c’est David Marchand (Eliza, Mon Doux Saigneur) qui va remplacer dans Caltâr et Maxime Sanschagrin (Eliza) dans Mon Doux Saigneur. De toute façon, on n’a presque pas de spectacle après la finale. On a un show à Tadoussac en juin, un sur la Plaza St-Hubert en juillet et puis Alex, notre chanteur s’en va travailler tout l’été aussi à Tadoussac. On prend un été de pause pour vivre et revenir écrire un prochain album. Mais ce ne sera pas un été de fou à jammer.»
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Dupré me raconte que le groupe était beaucoup plus nerveux lors des préliminaires que pour la demi-finale. Pour lui, le premier spectacle était moyen et pour la suite, le groupe s’est dit que: «Oui Caltâr, c’est un groupe festif, mais on a aussi des chansons introspectives. On est arrivé avec une attitude plus calme, plus douce et même si le party a pogné, on était plus en contrôle. D’ailleurs, ça se reflète dans les commentaires des juges.» Le groupe veut arriver à la finale avec cette même attitude. Pour eux, l’honnêteté est primordiale. Il faut donc simplement s’ouvrir et se donner authentiquement. «Autant j’aime les groupes qui sont au-dessus de leurs affaires comme Swans, Suuns ou Vulgaire, où c’est: «tu rentres dans le trip ou tu décâlisses», autant chez Caltâr, y a une fraternité avec le public. J’aime ça le contact avec le monde. J’apprécie l’un comme l’autre. Mais nous, c’est plus une approche comme Brach ou Mehdi Cayenne.»
Étienne me parle aussi de la collégialité entre les trois groupes qui font la finale cette année. «C’est trois groupes peu compétitifs, on se connaît tous entre nous. L’esprit de compétition n’a jamais été aussi bas, ça va être une grosse finale de chums au Club Soda. Je joue dans deux bands pis je joue avec David Lagacé dans Fire/Works.» Je lui parle aussi du concours dans son ensemble: «Les Francouvertes, c’est un concours que j’ai appris à aimer avec le temps. Je suis assez critique musicalement parlant. Donc au début, je restais pris là-dessus.» Mais avec le temps, en se rendant compte de l’apport de tous au concours, des personnes passionnées qu’il a rencontrées, des autres groupes jusqu’au «soundman», il le dit sans ambages: «C’est le plus beau concours de musique au Québec.» En observant les groupes qui avaient quitté la compétition avec un prix lors des demi-finales, Dupré a aussi été rassuré: «De voir que Nicolet repartait avec un prix et que Fudge, qui était un des bands les plus intéressants selon moi, gagnait aussi quelque chose, ben, ça m’a rassuré sur l’intérêt qu’on portait pour l’originalité et l’audace musicale.»
Pour voir ces trois groupes-amis se faire de la non-compétition dans la joie et l’allégresse, le rendez-vous, c’est le 9 mai au Club Soda!
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