Chroniques

Félixe Iberville

Félixe : «À la reconquête de soi»

Pendant que la majorité d’entre nous avons découvert les joies du pain au levain maison, certaines personnes ont vécu des choses plus difficiles que d’autres. L’autrice-compositrice-interprète Félixe a survécu à une rupture avec son partenaire de cinq années, avec qui elle a dû partager son espace lors des six premiers mois de la pandémie. Une histoire à laquelle plusieurs pourront s’identifier.

CEPENDANT! La beauté dans tout ça, c’est que la musicienne montréalaise a travaillé sur un nouvel EP qui verra le jour le 13 août prochain, dont l’extrait Iberville est dévoilé aujourd’hui même. À l’occasion de la sortie conjointe de son clip, notre rédactrice Eloïse s’est assise avec Félixe pour discuter d’une période charnière de la vie de cette dernière et des projets qui s’en viennent pour l’artiste. #realtalk

Elles se rejoignent par un vendredi après-midi, alors que Félixe prend la pause. La musicienne assure la direction artistique d’une séance photo pour le projet de l’un de ses amis. « Je commence à prendre des contrats de D.A. puis à faire ça de façon « officielle ». J’en faisais déjà beaucoup sur le side. J’aime bien ça. »

Parlant de direction artistique, Félixe co-signe justement la réalisation de son vidéoclip avec le photographe et vidéaste Graham GS. Dans le court métrage d’Iberville comme pour le concept de son nouvel EP, un nouveau plafond de verre est fracassé pour Félixe. L’autrice-compositrice-interprète s’affirme devant la caméra ainsi que dans les textes, tout en regardant derrière elle le chemin tumultueux qu’elle a dû parcourir pour être heureuse maintenant.

Composer pour sortir le méchant

L’EP Les jours peureux arrive au terme d’une année et demie de défis et de tumulte émotionnel pour Félixe. La montréalaise avoue qu’elle sort ce mini-album « un peu comme quelque chose dont on se débarrasse » et qui se trouve « derrière nous maintenant ».

« J’ai créé un peu en pandémie, mais j’ai pris ce temps-là pour me repositionner sur ce que je voulais faire. Tout le monde le dit, on avait juste ça à faire d’être dans nos têtes, puis se questionner sur le sens de la vie », admet-elle en riant.

Cette période sombre n’a toutefois pas commencé avec cette rupture, mais plutôt au moment d’enregistrer Prélude, son premier disque. « Je crois beaucoup à l’astrologie : Le retour de Saturne [cette période d’événements marquants qui se bousculent] arrive souvent à la mi-vingtaine, explique Félixe. C’était la première fois que je fonçais pour créer ma propre musique, je ne parlais plus à mes parents depuis deux ans, je consultais un psy, j’ai commencé à prendre de la médication. C’était une période sombre. Prélude est sorti et ça paraissait que c’était ma façon de me débarrasser de tout ça. »

Boucler la boucle

Si Prélude a servi d’exutoire à Félixe, Les jours peureux est né après la tempête de la fin de cette relation amoureuse qui a pris fin en 2020.

« Les jours peureux, pour moi, ça représente le moment où j’ai décidé de ne pas rester prise dans cette boucle sans fin. C’est de réapprendre à vivre sans le regard de l’autre alors qu’il est encore là 24/7. C’est de me mettre belle pour moi-même et de réapprendre ma sexualité parce que je n’existe plus à travers l’autre. »

« Les jours peureux viennent avant les jours heureux. C’est un processus que j’ai pas eu le choix de faire avant de m’y rendre. De réaliser mon clip avec certains passages où je suis en corset, full-on makeup, genre « femme fatale », ça représente ce gros apprentissage pour moi. »

À la fin de cette cohabitation forcée, Félixe a commencé à fréquenter les applications de rencontre, à explorer sa vie de célibataire et c’est ici que se trouve le noeud de la chanson Iberville. « J’habitais près du métro Iberville, puis à chaque fois que je revenais de rencontrer un nouveau gars, je sortais toujours par-là. Et c’est drôle mais, je suis en couple aujourd’hui et mon nouveau chum habite sur la rue Iberville. C’est bizarre, je vis souvent des trucs de même, genre la synchronicité. » Comme si la boucle s’était bouclée par magie.

Malgré les secousses de Prélude et Les jours peureux, Félixe regarde maintenant en avant. Avec le beau temps qui revient, les sorties au parc et ce tout nouveau matériel en banque, la musicienne est animée d’une énergie nouvelle. Elle travaille actuellement sur un deuxième album qui viendra l’an prochain. L’EP, quant à lui, sort le 13 août via Rozaire et Félixe nous réserve une pas pire grosse surprise pour le lancement.

À propos de Félixe

Félixe est le projet solo de la directrice artistique et autrice-compositrice-interprète sherbrookoise Véronique Bazin. La chanteuse, maintenant installée à Montréal, présente un style de chanson et de pop-rock, s’inspirant tantôt de l’indie-rock, tout en pigeant dans certaines références du soft-grunge. Félixe fait l’École de la chanson de Granby en 2017, puis publie son premier album Prélude en 2019, sous l’étiquette Rozaire. L’EP Les jours peureux arrive quant à lui en août 2021. Au cours de sa carrière, elle collabore avec des artistes/groupes comme Mauvais Amis, Jules et ses Pilules, puis se donne en ouverture des concerts de Louis-Jean Cormier et Lou-Adriane Cassidy.

*Cet article a été écrit en collaboration avec Artifice.

Crédit photo: Graham GS

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