Chante en Français : Entrevue avec Antoine Mainville
Créé par la Fondation Do-Mi-Sol des aînés de Montréal, le concours Chante en Français fait partie intégrante du paysage musical québécois et a révélé nombre de talents depuis sa première édition en 2003, par exemple Alex Nevsky, Klô Pelgag, Mégane CYR et bien d’autres. L’inscription est gratuite et offre une visibilité conséquente aux participants à l’image d’Antoine Mainville, qui compte deux EP à son actif et qui a pris part au concours pas moins de trois années consécutives dans trois catégories différentes.
« Ma première participation date de 2016, dans la catégorie auteur-compositeur-interprète où j’ai remporté le prix Coup de cœur du public et le deuxième prix du concours, déclare Antoine Mainville. Après ça j’ai réitéré l’année suivante, je voulais pousser un peu plus loin mon coté interprète donc j’ai concouru dans la catégorie interprète où j’ai gagné le prix Cabaret Routhier et enfin à l’édition 2018 de la Bonne Chanson revisitée où j’ai remporté le premier prix avec une interprétation de Ah! Toi, belle hirondelle. » Avec autant de participations, le musicien porte, sans conteste, le concours Chante en Français dans le cœur. « J’aime ce concours, l’ambiance est géniale et très familiale assure l’artiste. En plus l’inscription est gratuite, ça permet de chanter en français et donc de faire connaître la production francophone. »
Chanter en Français
Comme son nom l’indique, le concours Chante en Français ne requiert qu’une seule condition pour les artistes amateurs, celle de présenter un projet musical dans la langue de Molière.
« À la base, je viens du Lac-des-Écorces, une région très francophone et c’est donc un choix qui s’est fait naturellement explique Antoine Mainville. J’ai simplement voulu m’exprimer dans la langue dans laquelle je suis le plus à l’aise, plus tard j’ai réalisé que c’était important de le faire pour préserver la langue et la culture. » Le concours Chante en Français présente donc l’avantage de mettre en avant des artistes émergents, mais aussi d’endosser le rôle de vecteur dans la production francophone et plus largement la diffusion de langue française.
« Tous ces concours forment un tissu pour pouvoir soutenir la langue, assure Antoine Mainville. Il faut que ça perdure, c’est un pouvoir collectif qu’on a ».
Créer de la visibilité et des rencontres
« Pour des musiciens amateurs comme nous, Chante en Français est un bon concours déclare le musicien. Déjà à travers l’ambiance et l’équipe, mais aussi grâce au prix qui sont distribués et qui sont très intéressants. Pour ma part, les prix ont été réinvestis dans la production d’un album, c’est considérable et ça fait tourner la roue, ça c’est certain, assure-t-il avec entrain. » Et d’ajouter « Quand j’ai gagné le prix Cabaret Routhier, ça m’a permis de partager une scène avec le groupe Coco Méliès dont la moitié du duo (David Méliès) est devenu un ami et maintenant on travaille ensemble. »
Et la suite?
Lorsqu’il a participé aux différents concours, le jeune homme enseignait la musique à des personnes atteintes d’une déficience intellectuelle. « J’ai déménagé en campagne récemment, donc j’enseigne toujours, mais pour des gens qui ont des troubles du comportement à présent, indique le musicien. Pour ce qui est de ma carrière musicale, je n »aspire pas nécessairement à signer avec une maison de disque ou devenir le nouveau Vincent Vallières plaisante-t-il avec humilité. J’y vais plus au jour le jour et ces deux dernières années, la vie a fait que je suis allé du coté de la réalisation d’albums (celui de Marjolaine Morasse NDLR), j’aime explorer cette voie-là tout en continuant à composer pour mon projet explique Antoine Mainville. En tout cas le Chante en Français, c’est un bon coup de pouce et j’invite tous les musiciens à y participer.»