Chroniques

Calibrating Friction au Gesù : entrevue avec le compositeur et guitariste Tim Brady

Le 30 mai prochain, au Gesù, le Groupe Le Vivier en co-présentation avec l’Ensemble Paramirabo dévoilera le spectacle unique Calibrating Friction au sein duquel s’insère la pièce Octet Concerto créée spécialement par le musicien montréalais et compositeur reconnu Tim Brady. L’occasion de discuter avec l’artiste de ce projet ambitieux.

Octet Concerto est un double concerto pour guitare et batterie, qui comprend le virtuose Tim Brady à la guitare, le talentueux batteur originaire du Manitoba Ben Reimer et les musiciens de l’Ensemble Paramirabo.

Un dialogue musical

« C’est une pièce qui dure autour de 22 minutes, explique Tim Brady. Même si la sonorité de la batterie et de la guitare électrique prédomine, c’est vraiment huit musiciens qui jouent ensemble, affirme le compositeur.  » Un moment de grande complicité où les musiciens vont échanger et se répondre sur scène. « C’est un vrai dialogue rythmique approfondi entre les huit musiciens. La batterie est autant impliquée dans le dialogue que le violoncelle, la guitare ou les autres instruments, déclare le musicien. C’est fascinant d’imaginer la batterie comme un instrument de musique de chambre et non juste comme un batteur d’orchestre qui donne la mesure « , affirme Tim Brady. Et d’ajouter:  « Le titre de l’oeuvre, c’est vraiment une description technique de la pièce, affirme le guitariste. Généralement je trouve des titres plus poétiques, mais cette fois-ci, je trouvais que c’était un titre honnête, car il décrit bien l’interaction et le dialogue entre les musiciens, explique-t-il. C’est honnête jusqu’au bout des doigts. « 

Abolir les barrières

Calibrating Friction est annoncé comme un spectacle de musique contemporaine. Un style reconnu pour bousculer les genres et les conventions et bien évidemment la pièce Octect Concerto ne fait pas exception à la règle. « J’écoute de la musique depuis mon enfance, et de plus en plus, je ne vois plus de barrières entre les musiques, affirme Tim Brady. Si j’aime un son, je l’exploite, si je ne l’aime pas, je ne l’utilise pas et ce, peu importe le style, la tradition occidentale ou pas. La base est vraiment instinctive, explique le compositeur. « J’utilisais des sonorités qui viennent aussi bien de Beethoven que de Miles Davis, déclare-t-il. Pour moi, l’essentiel, c’est si on entend une sonorité dans notre tête et si on croit en cette sonorité et son habileté à communiquer comme une expérience vécue, alors elle est valide. »

L’art de composer

À l’origine, la pièce Octect Concerto est une commande de la part de l’Ensemble Paramirabo. Un art qui demande une grande précision et une expertise dans la gestion des contraintes. « Les conditions finales de présentations sont extrêmement précises et extrêmement définies, indique Tim Brady. C’est très intéressant, j’aime beaucoup les balises techniques, car les contraintes, ça force à prendre des décisions, affirme le musicien. Ça me met face à une série de questions très précises auxquelles j’amène une série de réponses très précises. » Une exigence, combinée au talent du compositeur, qui a conduit à faire naître une oeuvre de grande qualité où les musiciens se doivent de montrer toute l’ampleur de leurs capacités. « Cette pièce-là est vraiment complètement composée, il faut que je joue exactement ce qui est écrit pour que les musiciens puissent se répondre, en particulier sur les mouvements 1, 3 et 5, où il y a une interaction rythmique qui est ultra-compliquée et très calculée, affirme Tim Brady. Il n’y a pas de marge de manœuvre, donc il faut que tout le monde respecte sa partie, sinon ça peut complètement dérailler « , déclare le compositeur.

Montréal, la belle

Natif de Montréal, le compositeur ne cache pas son impatience de présenter cette nouvelle pièce à domicile. « J’aime Montréal et la ville présente une scène musicale dont la créativité est très forte, déclare Tim Brady. C’est une ville qui est bourrée de musiciens, ce qui est une bonne chose, car peu importe le projet il est possible de trouver de super collaborateurs pour t’accompagner, affirme le compositeur. En tournée, c’est le fun mais on perd un peu ses repères, c’est plus agréable quand on est chez nous et je peux vraiment me concentrer sur la musique. » Et de conclure:  « Je suis très content d’être un musicien montréalais. »

Pour trouver des billets pour le spectacle, c’est par ici

*Cet article a été produit en collaboration avec Groupe Le Vivier.

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