Chroniques

blesse | Entrevue : quand l’imprévu inspire la création

Ce n’est pas parce que le projet musical Zen Bamboo s’est éteint en 2020 que ses membres allaient arrêter de faire de la musique. Pendant que nous digérions la fin de ce chapitre, Charles-Antoine Olivier, Xavier Touikan et Léo Leblanc préparaient déjà la suite. Le nom de ce chapitre s’appelle blesse et, le 24 mars prochain, le trio présentera normal, un premier album qui paraîtra sous l’étiquette Simone Records.

C’est dans le café de la SAT à Montréal que blesse m’attendait pour aborder la sortie de leur premier album. Cet opus, c’est le résultat de deux années de développement, de mise en doute, et de production à la fois inspirante et chaotique. Auparavant, avec Zen Bamboo, les membres se sentaient pris dans le stéréotype classique du groupe de rock. C’est-à-dire que chaque musicien ne joue qu’un instrument. Avec blesse, le trio s’est promis d’être le plus intègre face à leurs intentions créatives. Cependant, cette liberté peut avoir ses limites.

On s’est perdu créativement. On laissait beaucoup de places à l’imprévu. On s’en servait pour l’utiliser consciemment

– Léo Leblanc

Pour la production de normal, le trio a dû effectuer un virage à 180 degrés. Au lieu de se retrouver dans une pièce à jouer des instruments (comme avec Zen Bamboo), blesse a passé près de deux ans à expérimenter devant un ordinateur avec les joies et les imprévues que ça implique. Si les premières compositions, comme perle plastique, étaient concentrées autour de la guitare, la voix et la batterie, plusieurs chansons ont eu droit à de nombreuses versions avant de trouver leur signature et le mélange des genres parfait. Pour y arriver, le groupe a demandé l’aide du producteur Valentin Ignat pour épurer le tout et embellir l’aspect technique de la production.

On se sentait un peu limité dans Zen Bamboo. Et là, c’est un peu « sky is the limit », on peut faire ce qu’on veut

– Xavier Touikan

L’histoire autour du nom de ce projet n’est pas nécessairement la plus romantique. On le doit à l’influence de leur ami Thierry Larose qui a insisté pour que le groupe s’appelle blessure. Léo Leblanc se rappelle même « que Thierry Larose était prêt à faire du lobbying pour qu’on s’appelle blessure ». Lorsque le groupe a finalisé ses premiers démos, Larose était heureux de faire du bruit sur le projet. Il a même exprimé haut et fort qu’il avait entendu les premières chansons de blesse. Ayant raccourci le mot en signe de surnom, les garçons ont admis que celui-ci avait plus de classe que le mot complet.

Avec leur musique pop abrasive, douce et mélancolique, le groupe veut guérir des blessures. Mais les intentions restent, d’abord, personnelles. Abordant majoritairement les textes à la première personne, ceux-ci sont une réflexion sur le passé, une envie de parler à une personne ou de revenir corriger un instant. Le tout abordé à travers un protagoniste qui embarque dans une fiction dirigée par ses créateurs. Les thèmes abordés sont universels et touchent principalement leur génération. En quelques extraits, le groupe a réussi à en toucher plusieurs, au point d’en voir quelques-uns les chanter en concert, pour leur plus grande joie, comme en témoigne leur dernier passage au Taverne Tour.

Au moment où j’écris ses lignes, le trio a ajouté un batteur pour ses prochains spectacles sur scène. Avec cette nouvelle addition, ceux-ci espèrent avoir la chance d’ajouter plus de musiciens pour les prochains spectacles vu le talent riche qu’on peut trouver à Montréal. Peu importe le nombre de personnes sur scène, blesse reste l’histoire de trois amis qui cherchent à sortir de leur zone de confort à travers la musique.

L’album normal sortira le 24 mars prochain. Le groupe lancera son premier long format à la Casa Del Popolo, le 29 et 30 mars prochain.

Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte

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