Chroniques

Le bénévole, héros des festivals — entrevue avec Daniel Richer du FME

On a beaucoup parlé du retour des événements, des mesures sanitaires mises en place et de ce que ça engendrait comme nouveaux besoins. La plupart du temps, dans les festivals, tout ceci est mis en place par des bénévoles. Entrevue avec Daniel Richer, un bénévole vétéran de 14 saisons.

Il n’y a pas de doute quand je rencontre Daniel. Il est à la fois un homme jovial qui m’accueille avec un grand sourire et un homme affairé à son téléphone avec « deux autres courriels à envoyer. » Pas de doute, monsieur Richer n’est pas le genre de personne à regarder la parade passer pendant le festival. Avec ses 14 années d’expérience, il a occupé plusieurs postes : service au bar, responsables des bars et finalement, homme à tout faire / gofer cette année. Lorsque je l’ai rencontré, j’ai eu des flashs de nombreuses bières commandées au bar du fond à l’Agora des Arts au fils des ans.

De quelle manière arrive-t-on à faire du bénévolat au FME? Par amour de la musique? Plus que ça. « Je fais du bénévolat depuis que j’ai 12 ans. C’est dans ma nature, c’est comme ça que ça marche dans la famille. Je suis revenu à Rouyn en 2007 et c’est mon ex-beau-frère qui était responsable des bars. Il m’a dit : si tu n’as rien à faire, viens nous aider! J’ai commencé comme ça, et je n’ai jamais arrêté. »

Fidélité

« Je ne voulais pas nécessairement fidéliser les gens, mais c’était important pour moi de prendre soin de mes bénévoles qui travaillaient au bar. » Cette culture de grande famille se décline aussi par l’attention qu’on porte aux autres. Année après année, je revois sans cesse les mêmes visages et même si on ne se connaît pas intimement, on se salue dans la rue, content de se voir. L’organisation est aussi à leur écoute pour s’assurer que tout le monde est bien à son poste. Daniel est l’une de ces personnes que j’ai croisées à maintes reprises. Il fait partie de cette clique de bénévoles qui sont toujours là pour le festival, même quand les mesures sanitaires rendent le processus un peu plus compliqué.

Pour Daniel, les années ont fini par créer des moments marquants. À la 15e édition, Richer accepte de prendre la coordination des bars sur le tard. Il manque des bénévoles et plusieurs choses ne sont toujours pas en place. Il se lance tête première pour régler les pépins, trouve un nouvel arrivant qui veut être bénévole et qui embarque ses amis. Il s’assure que tout se passe le plus doucement possible. Fatigué, il aura une belle tape dans le dos du directeur de l’époque, Olivier Leigdens. « Je n’avais pas l’impression d’être sur la coche, mais tout le monde me disait le contraire. J’étais chanceux, j’avais deux bons helpers avec moi qui m’ont aidé à passer à travers. J’étais bien entouré. Pis c’était une grosse année pour le 15e! »

Gel désinfectant, masques et plaisirs

« C’est beaucoup. Mais Magali et les filles ont tellement travaillé fort, ils se sont arrimés avec la Santé publique, la SQ, la Ville de Rouyn, les pompiers pour s’assurer que tout était en place. Ç’a été beaucoup de stress et beaucoup de craintes, mais je n’ai pas senti de gros problèmes pendant le festival. Hier, je suis allé aider sur le spectacle des Deuxluxes et les gens étaient déjà habitués, suivaient les consignes. »

Autrement dit, un peu comme tout le monde, les bénévoles ont dû s’adapter, mais lorsque le choix est de s’adapter ou de passer son tour, vaut mieux s’adapter. Mais comme tout le monde avait envie que ça fonctionne, incluant le public, tout s’est déroulé dans l’allégresse.

Vous pouvez aussi le découvrir à travers ce sympathique vidéo des Journées de la Culture de Rouyn-Noranda:

* Cet article a été rédigé avec la collaboration du Festival de Musique Émergente en Abitibi-Témiscamingue.

Crédit photo: Louis Jalbert

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