Politique de la vie nocturne: des mesures pour améliorer le nightlife montréalais
La Ville de Montréal a publié sa politique de la vie nocturne annonçant plusieurs mesures voulant encourager le bon fonctionnement et le dynamisme de la vie nocturne dans la métropole. Un montant de 5,5 millions de dollars divisé sur trois ans a aussi été octroyé à cet effet.
La Ville de Montréal a décidé de faire de l’encadrement de la vie nocturne montréalaise l’un de ces chevaux de bataille en publiant la Politique de la vie nocturne le 30 octobre. Attendu depuis plusieurs années, le dossier aborde l’encadrement du nightlife et la cohabitation entre les salles à vocation culturelle, les bars et le voisinage.
Dans ce document, l’argent qui a été débloqué servira d’une part à la mise en œuvre du plan d’action et d’autre part « à soutenir les salles de spectacles alternatives de moins de 3 000 places dans leurs travaux », notamment pour l’insonorisation de celles-ci. D’un autre côté, la mise sur pied de « pôles de vitalité nocturne », qui rassemblerait les propriétaires de bars et de salles de secteurs donnés permettrait aux activités culturelles survenant dans ces lieux de durer toute la nuit. ,
La mairesse Valérie Plante s’est d’ailleurs dite très satisfaite de la nouvelle politique. « Nous dotons aujourd’hui Montréal d’outils concrets pour soutenir la vitalité nocturne, tout en restant à l’écoute des besoins de chaque quartier », proclame-t-elle.
Des doutes persistants
Cependant, la mise en œuvre de cette politique ne semble pas suffisante pour satisfaire tous les propriétaires de salles et pour réparer le choc vécu à la suite des fermetures de lieux importants, comme La Tulipe et le Divan Orange en raison, entre autres, de plaintes de bruit. On pouvait lire, hier, dans La Presse, que certains commerçants n’étaient pas complètement convaincus des avancées quant aux règles sur le son. L’inquiétude est également palpable face à la situation potentielle, comme celle qui a causé la fermeture de La Tulipe; l’arrivée d’un voisin intransigeant qui s’installe en bordure d’une salle de spectacle et qui entreprend une poursuite en justice en raison du bruit qui en émane.
Un pas dans la bonne direction
De son côté, la directrice générale de la Société des arts technologiques (SAT), Jenny Thibault, voit la nouvelle politique d’un bon œil et se veut rassurante, même si elle entrevoit les craintes des commerçants. « Oui, dans le milieu, j’entends que certains ne sont pas super satisfaits encore, mais la Ville a quand même travaillé à l’interne et c’est devenu un dossier prioritaire », nous a confié Jenny Thibault.
Pour ce qui est du son, le règlement est porté à changer dans les prochaines semaines. « Actuellement, il y un projet pilote dans 10 salles sur le Plateau-Mont-Royal et dans Ville-Marie et la SAT est partie prenante de ça. Le niveau de décibels acceptable sera alors décidé. Actuellement, la loi stipule que c’est 0 et on s’entend, c’est complètement ridicule », explique Mme Thibault. Elle ajoute qu’après l’étude qui sera faite par des acousticiens, « le règlement sur le bruit actuel sera amendé et les salles, comme la SAT par exemple, cesseront enfin de recevoir des plaintes des voisins suivie d’amendes qui font très mal. »
Afin de continuer à travailler dans ce sens, Jenny Thibault a décidé de coprésider une table de concertation qui accueillera autour de 30 personnes du milieu de la nuit à Montréal. Elle souhaite, avec cette table, conserve un « dialogue ouvert » avec la Ville et des experts en vue des prochaines étapes à venir. « On aura un échéancier et je vais m’assurer qu’il est respecté et que ça avance », souligne-t-elle.
Crédit photo: Le Canal Auditif