Treize artistes ont coupé les ponts ou le feront avec le groupe Ad Litteram, selon une enquête de Stéphanie Vallet et Félix Deschênes du journal Le Devoir.

Le groupe Ad Litteram est une entreprise fondée en 1998. Il agit, entre autres, comme maison de disque, d’édition et de gérance. Ce sont les pratiques du PDG et fondateur Guillaume Lombart qui sont aujourd’hui dénoncées par des artistes qui travaillent en collaboration avec son groupe.
Parmi les artistes qui se sont confiés au Devoir, on retrouve notamment Catherine Major, Jeff Moran, Reney Ray, Angel Forrest et Ricky Paquette. L’enquête précise également que sept des treize artistes qui dénoncent Guillaume Lombart et son groupe le poursuivront en justice pour ses pratiques.

Les pratiques reprochées

Plusieurs des artistes qui se sont confiés dans l’enquête du Devoir reprochent, entre autres, de nombreux retards de paiement vers leurs collaborateurs de la part d’Ad Litteram. Par exemple, Reney Ray a affirmé qu’elle a déjà perdu des musiciens parce que ceux-ci considéraient que c’était trop long avant d’être rémunéré. Pour éviter que sa carrière en prenne des coups, l’artiste franco-ontarienne a déjà avancé un montant de 17 000$ en cachets et pour la production de ses spectacles.

Cinq autres artistes ont également fait part d’autres pratiques douteuses au quotidien montréalais, comme le versement erroné des redevances générées par leurs droits d’auteur. Dans certains cas, Guillaume Lombart se serait versé des parts de ces redevances, alors que l’entièreté de celles-ci devait revenir aux artistes. Parmi ces cinq artistes, Catherine Major a vécu cette situation avec le PDG d’Ad Litteram. De la même façon, Angel Forrest a vécu une situation similaire liée à la mauvaise déclaration des droits de redevance. Puis, les artistes que le journal a rencontrés dans cette enquête ont également dénoncé « l’opacité » de la comptabilité de leurs projets respectifs. C’est le cas de Jeff Moran notamment, un collègue de longue date avec Guillaume Lombart. Ce dernier a assuré qu’il n’a reçu aucun rapport financier en près de 20 ans passés à travailler en collaboration avec le groupe.

Une entreprise à l’empreinte importante

Le groupe Ad Litteram est un joueur majeur qui compte dans son giron Livetoune, le Studio l’Esplanade, ATMA Classique, Alisma, Label étiquette et le Gala Country. Avec ses nombreuses divisions, il produit de nombreux artistes au Québec comme Cédrik St-Onge, Mathieu Bérubé, Moran, Marie-Josée Lord, Yannick Nézet-Séguin et plusieurs autres.

Lisez l’enquête complète ici.

M.A.J. 14h09: Sara Dufour a annoncé se retirer de l’animation du gala country en raison des révélation du Devoir. De plus, Jason Dupuis, un pilier de la scène country québécoise, a aussi annoncé qu’il allait boycotter et qu’il avait demandé à ce qu’on retire sa candidature.

M.A.J. 05/06/2025: Toujours dans Le Devoir, Musicaction et la SODEC ont déclaré qu’ils se pencheraient sur les dossiers de subvention en lien avec Ad Litteram pour enquêter sur l’utilisation des fonds.

M.A.J. 11/06/2025: Toujours dans Le Devoir, Guillaume Lombart a dénoncé via voie de communiqué une campagne de discrédit contre son entreprise. Il affirme aussi avoir agi dans le respect des lois, des règlements et des principes contractuels en plus d’avoir fait preuve de rigueur et de transparence dans la gestion de ses entreprises auprès des subventionneurs.