La (pré) St-Valentin avec First Aid Kit au MTELUS
C’est devant un Mtelus (anciennement Metropolis) plein à craquer que les filles de First Aid Kit sont venues présenter les chansons de leur quatrième projet Ruins.
Douceur et plaisir
Au coup des neuf heures, la formation, originaire de la Suède, monte sur scène. Johanna et Klara Söderberg sont vêtues de magnifiques accoutrements qui donnaient le ton à une Saint-Valentin imminente. Sous des éclairages rouges et des effets sonores qui rappellent les battements de cœur, voilà que Rebel Heart se fait entendre, dès les premiers motifs à la guitare, jouées par Klara. Johanna la rejoint comme choriste, armée de sa basse. Tandis que les autres musiciens agissent en terme de support. Lapsteel, batterie… tout y est pour être fidèle à l’album sur scène. Les montées instrumentales et émotionnelles sont réussies. Un bon départ. On enchaîne avec It’s a Shame. Ballade bien dynamique, la fusion opère assez rapidement sur les planches. Au fil des couplets, on pouvait même y observer des projections qui illustraient des grandes routes dans le désert. Esthétiquement parlant, j’ai trouvé le choix de l’image juste. Le petit côté cinématographique à la pièce nous a sans doute tous donné le goût de prendre le large. La foule prend un malin plaisir à participer à la chanson. Tous avaient un sourire aux lèvres et chantaient (déjà) les paroles par coeur. Un bel effet de magnétisme, si vous voulez mon humble avis. Postcard retentit. Klara nous mentionne que c’est la piste la plus « country » de l’album. Les guitares et les pianos rythmiques ont donné une couleur très intéressante aux paroles.
Impossible de ne pas se laisser bercer. On enchaîne avec les Stay Gold, Lion Roar, You Are the Problem Here. Ce qu’elles sont efficaces ces Suédoises. Musicalement, le rendu est assez impressionnant. La dextérité et la chimie qu’on constate entre les sœurettes sont évidentes. Ça donne une sacrée performance. L’audience a droit à quelque chose d’enchanteur, il va sans dire. En plus de livrer des émotions de colère, à certains endroits durant le concert, Klara a profité de l’occasion pour afficher son soutien aux victimes d’agressions sexuelles. Un bon moment pour unir la foule. To Live a Life, Ruins et Wolf s’en suivent. L’énergie y est toujours… mais devient de plus en plus brûlante. First Aid Kit propose une reprise de Crazy On You de Heart. Les voix des jeunes femmes deviennent criardes. Les manipulations à la guitare sont déchaînées. L’interprétation fonctionne. Fireworks, Emmylou et Nothing Has to be True se poursuivent. Le public n’est pas déçu. Ce qu’elles sont aimées, ces Suédoises.
En rappel, le groupe clôt le concert avec quelques pièces supplémentaires, dont une reprise de If it Be Your Will de Leonard Cohen. Les sœurs Söderberg ont mentionné avoir visité l’exposition de l’artiste au Musée d’Art Contemporain pendant la journée. Elles avouent avoir été bouleversées. Musicalement, la pièce s’est bien déroulée et rendait gloire à la pièce originale. Par contre, Klara a eu de la difficulté à se rappeler certaines paroles. Mettons ça sur le coup de la nervosité. Aussi, les spectateurs ont pu entendre Hem of Her Dress, My Silver Lining et une reprise supplémentaire titrée Revolution de leur bon ami Van William qui ouvrait la soirée. On ne se le cachera pas. Les Suédoises ont du talent à revendre. Le country/pop épouse les voix des sœurettes. Les instrumentations leur vont comme un gant. Seul petit bémol, la performance au complet s’est avérée à être réglé au quart de tour. On aurait aimé un peu plus de spontanéité et de moments de surprises. Impression minime, je vous le dis tout de suite. Ça serait un léger rattrapage à considérer pour les prochaines fois.
Van William en première partie
L’Américain a eu la lourde tâche d’entamer la première partie du concert. Après avoir sorti un album intitulé Countries en janvier dernier, William a bien enchaîné ses chansons, accompagné de ses acolytes (guitariste et batteur). Cela dit, le bagage musical sirupeux et peu inventif ne m’a pas rejoint personnellement. J’ai plus eu l’impression que le musicien faisait du remplissage beaucoup trop lisse pour faire attendre un public bien impatient. Petite déception au passage. Je rappelle que la performance s’est bien déroulée et sans doute que Van William a probablement charmé quelques oreilles dans la salle. Pas les miennes, malheureusement.