Depuis la sortie de son premier album, La Roux a subi un certain nombre d’épreuves. Suite à l’immense succès de l’album homonyme et de la pièce Bulletproof paru en 2009, Elly Jackson est parti en tournée au point de se brûler totalement. Elle a dû mettre un frein à tout ça en 2011 pour cause d’épuisement et de problèmes de gorge dû au stress. Puis lorsque Ben Langmaid a quitté le duo pour divergences d’opinion créative en 2012, Jackson est devenue la seule et unique membre. Ian Sherwin est venu à la rescousse pour terminer Trouble In Paradise.

Puisque le processus était déjà entamé, Langmaid se retrouve tout de même à avoir collaboré sur cinq pièces du nouvel album, ce qui est un peu plus de la moitié et ce sont les pièces les plus fortes. On note entre autres la pièce phare de Trouble In Paradise, Let Me Down Gently qui laisse entièrement la place à la voix de Jackson. Pourvue d’une mélodie poignante et d’un texte qui s’élève au-dessus de la mêlée de par sa qualité, la pièce est construite adroitement et représente l’une des meilleures chansons de l’année; une pièce qui montre aussi une La Roux métamorphosée. Finis la froideur parfois quasi androgyne! Elle revient avec une chevelure à la rousseur exacerbée et une allure de femme quasi fatale.

Parmi les autres bons coups de ce deuxième opus, Kiss And Not Tell profite d’un refrain puissant et d’une mélodie accrocheuse et entraînante. De plus, La Roux commence son album tout comme Catherine Perrin commence son émission Médium large à l’antenne de la première chaîne de Radio-Canada. En effet, le début de la pièce Uptight Downtown est à s’y méprendre. Loin de moi, l’idée de lancer une quelconque accusation de plagiat, mais la ressemblance est marquante et fera sourire l’auditeur québécois.

Jackson se plaît à incorporer certains éléments reggae dans la pièce Tropical Chancer, tout comme des éléments de new wave dans la pièce Silent Partner. La Roux prouve qu’elle se situe avantageusement par rapport à ses contemporaines lorsqu’il s’agit de sitedemo.cauire une électro-pop qui puise dans les années 80 pour ensuite les adapter au goût du jour. Par contre, au niveau des textes, on se lasse rapidement des thèmes peu variés évoqués sur Trouble In Paradise. Après une pièce sur l’amour, on enchaîne avec une sur le sexe, suivie d’une autre sur l’amour pour ensuite parler de sexe puis de… vous voyez où on en vient?

Jackson s’enferme dans une uniformité thématique qui n’est pas traitée avec suffisamment de nuance et de variations pour être réellement intéressante. On se rattache surtout aux mélodies fortes qui sont généralement présentes sur les morceaux travaillés avec Langmaid. Les épreuves que Jackson a vécues pour accoucher de Trouble In Paradise semblent complètement évacuées du processus créatif, ce qui est foncièrement décevant. N’en demeure pas moins que La Roux nous propose plusieurs tubes de qualité sur ce nouvel album et que les fans de bonne pop y trouveront un intérêt certain.

Ma note: 7/10

La Roux
Trouble In Paradise
Polydor Records
41 minutes

laroux.co.uk/

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