John Grant
Grey Tickles, Black Pressure
- Bella Union
- 2015
- 52 minutes
Depuis la fin de son groupe rock The Czars, l’Américain John Grant vogue en solo sur la scène pop/rock/électro. Le voilà qui sort son troisième album. Le titre? Grey Tickles, Black Pressure. Déjà, la curiosité est piquée par ce disque où il continue de raconter ses tourments personnels avec beaucoup d’humour et d’ironie. John Grant propose un projet où l’univers reste expérimental, torturé, complexe et nerveux. Le tout est rassemblé par un fil conducteur commun, qui guide et qui relie ensemble ces quatorze pièces étranges, extravagantes, éclectiques et insolites. D’ailleurs, on reconnaît rapidement la signature musicale de l’Américain: cette sorte d’amalgame électro (dit «patchwork») sitedemo.cauit par ces synthétiseurs rétro grinçants, instruments importants dans la démarche artistique du chanteur.
John Grant? Ce n’est pas compliqué. On parle d’un artiste qui expérimente, manipule, joue avec les mots et les langues aussi. L’artiste parle allemand, anglais et français dans les chansons de Grey Tickles, Black Pressure. En ce qui concerne ses textes, étant un ancien toxicomane, Grant parle de ses problèmes personnels, vécus au cours de son enfance dans un Colorado très religieux. À de multiples reprises, le musicien misera énormément sur l’orchestration des instruments avec des sons électros/pop/disco riches. À certains moments, cet accompagnement fascine. Par son dynamisme et ses variations sonores, il s’avère intéressant dans les titres Disappointing et Voodoo Dolls. À d’autres moments dans l’écoute, il sonne de trop et provoque (comme dans la très chargée Snug Slacks). Occupant une place trop importante, ces bruits «funky» manquent simplement d’efficacité, de dosage et de balancements. Parfois, on a l’impression qu’ils abîment la voix singulière de Grant.
Tel que mentionné, cette signature faisait déjà partie des disques précédents de l’Américain. Pour les prochaines galettes, il ne faudrait pas les enlever. Au contraire, cela dénaturerait le résultat. Pour ce cas-ci, il aurait été chouette de rafistoler cet aspect en le diminuant d’un brin afin que le côté opéra rock, soulevé dans les chansons Guess I Know, Down Here et You And Him, devienne plus imposant. Dans ces compositions, justement, les guitares électriques, tout comme les batteries, brassent et deviennent surprenantes. Raffiner cette facette aurait encore plus épaté la galerie! N’empêche que Grey Tickles, Black Pressure est un disque (très) particulier qui mérite de se faire découvrir… simplement par ses pièces fantaisistes qui sortent de l’ordinaire.
Ma note: 6,5/10
John Grant
Grey Tickles, Black Pressure
Bella Union
52 minutes
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