Jake Bugg
Shangri La
- Island Records
- 2013
- 40 minutes
Un an après son premier et très bon album éponyme, l’anglais Jake Bugg est (déjà) de retour avec un deuxième opus, au titre (surprenant) de Shangri La. Les attentes étaient ici très élevées, pour ne pas dire démesurées.
Mais qu’est-ce que le jeune blanc-bec âgé de 19 ans à tant à nous raconter pour reprendre si rapidement le chemin du studio? À l’écoute répétée de ce second album, on ne le sait toujours pas… Celui que plusieurs voient (dont Noel Gallagher) comme le nouveau prince du rock and roll anglais, ou encore comme la réincarnation de Bob Dylan (rien de moins!) tire, sur ce Shangri La, dans toutes les directions.
Tantôt les deux pieds dans un rock qui ne se veut pas très loin du rockabilly (Slumville Sunrise), tantôt sur le chemin rocailleux de la musique folk-pop (Pine Trees), Jake Bugg fait également une petite chevauchée dans la plaine country (Storm Passes Away), revient au rock type des années 1960 (There’s A Beast And We All Feed It) avant de sauter dans l’arène pour un petit round de post-punk bien musclée (What Doesn’t Kill You).
Certes, avec une déclinaison musicale si variée, le jeune sitedemo.caige fera écarquiller les yeux (les oreilles?) de ceux qui sont à la perpétuelle recherche de la «next big thing». Et pour cela, un grand merci à Rick Rubin, grand réalisateur devant l’éternel (et derrière les derniers et succulents succès de Eminem, Jay-Z, Adele et Kanye West, pour ne nommer que ceux-là). L’homme barbu a pris en charge la sonorité de Bugg sur ce nouvel album; en résulte un minime, mais perceptible changement dans la vocalise du chanteur (plus nasillarde) et dans l’instrumentation (plus ouvertes aux influences et courants musicaux externes).
Au final, par contre, le disque se veut inégal. Certaines compositions valent le détour (Storm Passes Away et What Doesn’t Kill You, notamment), alors que d’autres…
Et on se demande jusqu’à quel point Shangri La représente Jake Bugg. L’entendre chanter la larmoyante et dégoulinante A Song About Love se révèle d’ailleurs un exercice assez pénible pour l’oreille interne.
Bref, on a l’impression que le disque a été d’abord pensé et conçu pour cartonner chez nos voisins du Sud, lui ouvrant ainsi les portes du coffre fort musical américain. On verra bien dans les prochains mois si le pari aura valu la peine d’être tenu.
Ma note : 6,5/10
Jake Bugg
Shangri La
Island Records
40 minutes
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