C’est le piano-voix et quand même un peu de rock qui étaient à l’honneur de cette soirée de POP Montréal.

Malgré la température moribonde, il y avait bien des raisons de se réjouir en cette soirée de POP Montréal qui mettait à l’honneur deux prestations de qualité en piano-voix entrecoupées de rock et de punk électronique.

Cœur de Pirate

À quelques heures de la sortie de Cavale, Cœur de Pirate était censé officier du toit du Rialto, là où chaque livres est compté sous peine de passer à travers le bardeau. Voici qu’en raison de la pluie, Béatrice Martin était plutôt à l’honneur à la Galerie Foil dans le Mile-End. Exit le groupe et les chansons dansantes, elle était plutôt au piano avec deux de ses musiciens qui l’ont rejoint à mi-chemin. Malgré le changement de programme inopportun, Cœur de Pirate n’a pas déçu avec son magnétisme habituel. Au contraire, c’était même un privilège de la voir dans un contexte aussi intime où une pièce comme Pensées intrusives qui se retrouve sur Cavale, pouvait briller. Elle a aussi livré la pièce-titre de l’album ainsi que quelques chansons de son premier album : Pour un infidèle et Comme des enfants. Ces versions simplifiées des nouvelles créations ont aussi démontré qu’une fois les arrangements retirés, on est toujours devant de bonnes compositions.

Slash Need

Je me suis ensuite dirigé du côté de la Sala Rossa pour la suite de ma soirée. Je suis arrivé juste à temps pour attraper les dernières chansons de Slash Need. Je m’en veux un peu de ne pas avoir réussi à arriver avant parce que le duo, accompagné d’un danseur, en a mis plein la vue à la foule. Avec sa musique électronique industrielle avec de bonnes doses de punk dans l’approche et quand même une sensibilité dansante, le duo propose quelque chose de bien intéressant.

Nennen

C’est ensuite le groupe de folk noir Nennen qui a pris la scène. Avec un album en poche, You Reflect the Light, la formation a proposé des sonorités un peu rock, généralement assez planante­. En plus d’Amy Macdonald qui est le cœur du projet, on retrouvait à ses côtés Lucas Huang à la batterie, Tasy Hudson à la basse et Robyn Gray à la guitare. Cette dernière personne a d’ailleurs volé le show avec ses solos de guitare aussi bien dosés qu’inventifs. J’ai trouvé le tout bien intéressant, mais ça manquait de relief dans son ensemble. Le ton est un peu trop identique d’un bout à l’autre­. C’est un jeune groupe, alors gageons que ça va continuer de grandir organiquement. Une formation à garder à l’œil.

Zola Jesus

C’est en solo que se présentait Zola Jesus pour le début d’une courte tournée. Le concert qu’elle a présenté avait déjà été présenté au cours de derniers mois. Pour l’occasion, Nicole Rose Hummel prenait la scène en solo au piano pour offrir principalement des pièces de ses deux derniers albums. Ça faisait neuf ans qu’on attendait son retour et elle n’a pas déçu. À l’instar de Cœur de Pirate, elle a fait briller sa voix en toute simplicité, même si elle glissait plus régulièrement vers le chant opératique.

Remerciant la foule en français régulièrement, Zola Jesus a offert des versions convaincantes de Witness, Night, Skin et Soak. Des pièces de son répertoire qui ont laissé leur marque. En plus de tout ça, elle a aussi proposé quelques reprises dont In Heaven (Lady inteh Radiator Song) de David Lynch avec Peter Ivers qu’elle a présenté en expliquant que la seule chose que l’IA ne pourra jamais faire, c’est digérer l’expérience humaine pour en redonner une version « weird ». Elle a terminé sa prestation avec Plyve kacha, un chant ukrainien pour les soldats morts au combat, qu’elle a dédiée aux horreurs qui se déroulent en ce moment, que ce soit en Ukraine ou en Palestine.

Une excellente soirée de POP Montréal.