Les musiques numériques à l’Université de Montréal: passion du son et désir expérimental
L’Université de Montréal (UdeM) est un précurseur dans le domaine des musiques numériques et, chaque année, accueille des étudiants avides de création et d’apprentissages. L’équipe du Canal Auditif a rencontré deux professeurs passionnés de la Faculté de musique de l’UdeM qui ont précisé la nature de ses programmes et leurs avantages.
En musiques numériques, l’Université de Montréal offre la mineure (sur un an), la majeure (sur deux ans) et le baccalauréat (sur trois ans). Les étudiants à la mineure et à la majeure abordent les aspects plus théoriques de la musique, tandis que les étudiants au baccalauréat se lancent dans des projets de création concrets et mettent en pratique leurs apprentissages. Ils peuvent également compléter leur formation avec des cours à option, faisant de leur parcours quelque chose de très personnel.
Voyage au cœur des musiques numériques
Il est nécessaire d’expliquer en quoi consistent les musiques numériques et comment elles diffèrent de la musique plus populaire. D’abord, la musique numérique repose sur des bases artistiques, technologiques et scientifiques. Les étudiants admis sont appelés à travailler les sons avec des outils numériques, comme dans la création plus classique de la musique, mais tout en gardant un regard expérimental dans la transformation des sons et l’objectif final de ceux-ci.
Dominic Thibault, professeur adjoint à la Faculté de musique de l’UdeM, enseigne les cours d’informatique musicale dans les programmes offerts et s’intéresse aussi au lien de l’IA avec la musique. Selon lui, l’apprentissage des musiques numériques repose sur des bases de création électronique, mais qui « repousse les frontières du point de vue expérimental et électroacoustique » avec les différentes notions apprises, qu’elles soient, justement, « acoustiques, esthétiques ou scientifiques ». Ensuite, les musiques numériques peuvent être intrinsèquement liées avec d’autres médiums. On remarque notamment l’apport de celles-ci dans les œuvres visuelles, comme au cinéma, dans les jeux vidéos et dans les installations immersives pouvant mélanger images et musiques.
Myriam Boucher est également professeure adjointe dans les programmes en musique numérique et elle en connaît beaucoup sur la combinaison sons/images. Elle enseigne la musique visuelle mettant de l’avant les performances audiovisuelles et la vidéomusique. Faisant également carrière comme artiste dans le milieu, Myriam Boucher est considérée comme une sommité et partage ses connaissances aiguisées aux étudiants de l’UdeM. Pour elle, c’est aussi le travail du son qui distingue les musiques numériques des autres champs d’études. Les étudiants et étudiantes sont appelés à devenir de véritables « sculpteurs de sons » en adoptant des manières plus abstraites et en laissant parfois de côté les aspects instrumentaux et populaires de la chanson. « C’est un laisser-aller avec la matière, avec l’improvisation. Suivre le son, jouer avec le mouvement et les textures et envisager les formes plus atypiques, les formats plus longs », précise l’artiste émérite, qui donne aussi des séminaires sur l’immersion et l’écologie, le son et l’environnement.
Une question de curiosité et de passion
Pour Dominic Thibault et Myriam Boucher, les gens qui postulent pour les différents programmes n’ont pas besoin d’être des artistes établis pour être admis. Même si des expériences musicales sont nécessaires au préalable et à présenter dans un porte-folio, les critères principaux reposent sur la curiosité et la passion des aspirants-étudiants. « Ce qu’on recherche, ce sont des gens curieux et débrouillards qui veulent découvrir les musiques numériques et passer à l’étape suivante », précise Dominic Thibault. Il ajoute également que ça peut jouer en la faveur des candidat.e.s « quand ils se sont intéressés aux programmes et savent ce qu’ils viennent chercher auprès de nous. »
Les musiques numériques à l’UdeM, c’est avantageux
Les étudiants admis dans les différents programmes et qui complètent leur formation sont bien outillés. Des professeurs impliqués qui ont des champs d’expertise bien variés les épaulent quotidiennement. Prenons l’exemple de M. Thibault et de Mme Boucher, qui ont tous deux des spécialisations plutôt distinctes, mais très pertinentes dans le cadre de ces formations. Le corps enseignant est complété par d’autres professeurs se spécialisant, par exemple, en composition électroacoustique, lutherie numérique et en techniques de studio.
La Faculté de musique de l’UdeM est également équipée de plusieurs salles et studios munis d’instruments et de matériel de qualité mis à la disposition des étudiants. Les gens admis au bac peuvent d’ailleurs utiliser ce matériel dans la création de quatre projets, pièces ou instruments qu’ils présentent lors des soirées Ultrasons. Ces quatre projets, modelés selon les intérêts distincts des étudiants, sont, selon Dominic Thibault, « le cœur de la formation. »
L’étudiant.e a également la chance de se créer une communauté dans le cadre de son parcours universitaire qui lui sera important à la sortie de l’école. Myriam Boucher penche en ce sens. « C’est des petites classes, il y a rapidement beaucoup d’entraide et de collaboration. Avec les profs aussi, qui sont super accessibles. On est vraiment dans un climat de bienveillance et de famille. Même après le bac, il y a des gens qui ne veulent pas quitter cette famille », ajoute-t-elle en riant.
De plus, plusieurs débouchés intéressants s’offrent après la formation au premier cycle. Les diplômés peuvent se concentrer sur leur carrière d’artiste ou de concepteurs sonores, mais aussi bifurquer vers les milieux des jeux vidéos, du cinéma, de la postproduction, des arts technologiques, des techniques de scène, et bien d’autres. Selon Mme Boucher, les options sont nombreuses, puisque les étudiants en musiques numériques se démarquent des autres grâce à leurs apprentissages approfondis liés aux sons.
Après tout ça, peut-être te sens-tu interpellé par les musiques numériques à l’UdeM et as envie de développer as-ta personnalité artistique? Si c’est le cas, les inscriptions pour la mineure, la majeure et pour le bac, le 15 janvier 2025! Tu trouveras toutes les informations pertinentes ici!