Kylie Minogue
Tension II
- BMG / Darenote
- 2024
- 37 minutes
En 2024, plus besoin de présenter LA Kylie Minogue. Avec son hit planétaire de 2001 Can’t Get You Out of My Head et sa carrière plus que florissante, elle a traversé les époques, conquis le monde de la pop et, à maintenant plus de 50 ans, elle continue d’établir sa place dans cette industrie déjà très saturée, tout en gardant une fanbase fidèle et passionnée. Sacré CV.
À présent, elle décide de poursuivre l’odyssée lancée par Tension, sorti en 2023, qui avait d’ailleurs été menée par l’efficace (et plutôt viral) Padam Padam. Ce retour fut marqué comme étant une nouvelle réinvention de la popstar, venant injecter une dose d’électropop plus sombre contrastant avec ambiances joyeuses et hédonistiques de Disco, sorti en 2020. Ainsi, avec Tension II, Kylie Minogue demeure dans la continuité de son prédécesseur, bien à l’aise dans son style et fidèle à elle-même. Le premier titre, Lights Camera Action, rayonne de par son refrain instrumental hypnotique et sa mélodie entêtante. Quand j’avais écouté le simple, j’étais bien évidemment très satisfaite, car ce titre représente tout ce que les fans aiment le plus dans la musique de Kylie Minogue, soit sa capacité à façonner un succès pop sans concession et sans prétention. On en redemande toujours plus.
À l’instar de son album pandémique (le temps passe vite, mine de rien), les influences disco résonnent fortement dans ce disque, notamment avec Taboo et ses violons très Gimme Gimme Gimme (A Man After Midnight), ou encore les basses funky et infectieuses des pistes Good As Gone et Dance To The Music. Sur la chanson Diamonds, Kylie Minogue INSISTE pour nous rencontrer dans un endroit à thème disco : « Meet me at the disco, ‘cause you’re never know how it’s gonna go, we can take it fast or slow. » Comme quoi, cette invitation est sans équivoque, et cela est pour notre plus grand bonheur.
Plus tard, pourtant, des sonorités modernes viennent s’incruster çà et là avec Hello, agrémentée par un synthétiseur planant et des voix entourées de réverbération. On se croirait en plein centre-ville parmi les néons et les boîtes de nuit modernes. Plus loin, nous avons aussi droit à Shoulda Left Ya, qui troque les BPM de 120 pour aller vers une production plus atmosphérique, et même si le morceau n’est pas très aventureux, ce sont ces changements fugaces qui nous font plaisir et qui nous gardent attentifs et agréablement surpris.
Là où plusieurs peuvent se plaindre des morceaux pop dits mainstream devenant toujours plus court à l’aire de l’écoute en continu, sur Tension II, cela reste globalement efficace. Au risque de tomber dans le redondant et le répétitif, les durées des chansons n’alternent majoritairement qu’entre 2:20 et 2:40. Néanmoins, elles sont directes et ne laissent rien s’étirer trop longtemps. C’est concis, et c’est exactement à son avantage. Pourtant, le projet comporte des faiblesses se situant vers son dernier tiers. En effet, pour clôturer Tension II, Miss Kylie a décidé d’inclure toutes sortes de collaborations déjà sorties au préalable, incluant des apparitions d’artistes comme Orville Peck (que j’ai d’ailleurs vu au Festival de Jazz cette année!), The Blessed Madonna, Tove Lo, ou encore Sia. Ce quatuor de chansons se voulait sûrement révélateur de la versatilité et l’esprit rassembleur de Minogue (ce qui, cela dit, est vrai), mais au final, ces morceaux se veulent finalement plutôt banals et n’offrent pas un véritable sentiment de clôture.
Néanmoins, à défaut d’avoir de véritables fulgurances, Tension II remplit habilement le cahier des charges grâce à son homogénéité exemplaire. À ce stade, Kylie Minogue n’a plus rien à prouver et décide de se faire plaisir en faisant ce qu’elle sait faire de mieux : fédérer à travers l’euphorie de la pop dans sa forme la plus pure. Vous savez, moi, je ne peux que valider la démarche. Bow down to THE Kylie Minogue.