Pour souligner le lancement de Jazz Futon, leur sixième album en carrière, Valaire avait décidé d’offrir un lancement fragmenté au mythique Dièse Onze.

Dans les communications en amont du lancement de Jazz Futon, le groupe Valaire expliquait qu’il avait puisé dans les sonorités plus jazzées qui avaient marqué leur début. Il était donc logique de faire le lancement dans le Dièse Onze, cette institution de la scène jazz montréalaise. Visiblement, l’idée a plu à leurs fans qui se sont rués sur les billets. Résultat, les trois soirs étaient complets dans le temps de le dire. Pour calmer votre FOMO, vous pourrez toujours vous reprendre pendant la Nuit Blanche au MTELUS dans le cadre de la fête du 20e anniversaire de la Nuit Blanche.

Des nouveautés et de la fidélité

Il y avait du monde à la messe, comme on dit. Le Dièse Onze était rempli alors qu’une foule compacte s’empilait devant la petite scène. D’ailleurs, les membres du groupe étaient aussi à l’étroit sur la petite scène puisque Mel Pacifico et Alan Prater étaient avec eux pour toute la durée du concert. La chanteuse et le chanteur-tromboniste ont rajouté une présence franchement plaisante aux chansons de Valaire.

On était en présence de fans de la première heure. Assez rapidement, j’ai entendu une spectatrice dire à son voisin : « dans le temps que j’étudiais à Sherbrooke, c’est Misteur Valaire. » I feel you girl. Les premières fois que j’ai vu le quintette sur scène, c’était dans le cadre d’une fête de fin de session d’université alors que Valaire était le groupe le plus chaud de l’underground québécois. Et c’est un peu cette énergie qui m’avait tant séduit la première fois que je les ai retrouvés sur scène ce soir dans cette foule qui se déhanchait sur les tubes de la formation avec un laisser-aller total.

Valaire a joué de nombreuses pièces issues de Jazz Futon. Alan Prater qui apparaît sur quelques unes s’est assuré de faire lever le party avec ses élans de voix impressionnants. Franchement, côté chant, on était gâté avec Prater et Pacifico qui possèdent de solides voix et qui sont capables de faire de beaux sauts périlleux avec.

C’est donc le fun jouer des vrais instruments

Outre les nouvelles compositions, la formation a offert de nombreuses pièces à succès comme Golden Rule – Do the Oobopopop, Apata Palace et le fameux bout de piano de l’excellent It’s All Good de Friterday Night. En plus, le groupe a glissé de nombreuses chansons connues au travers ses compositions qui se transformaient magiquement en Crazy in Love ou encore en Get Down On It. Seul bémol de la soirée, le groupe était souvent soutenu par des trames de fond puisque ce serait impossible de reproduire autant de couches sur scène, mais parfois on l’entendait un peu trop versus leurs instruments.

Au moment du rappel, Luis Clavis a laissé aller un : « c’est le fun Qualité Môtel, mais c’est tellement le fun de jouer des instruments ». Et j’abonde dans le même sens. La magie de Valaire sur scène est unique et c’est vraiment lorsque les cinq membres jouent des instruments qu’elle se déploie au maximum au son des cuivres puissants et des rythmes groovy. La formation nous a offert aussi un moment touchant en dédiant Voici le ciel avant qu’on touche le sol à leur ami Karim Ouellet. Ils ont même ajouté des voix de celui-ci par-dessus la pièce.

C’est un lancement tout à fait réussi que nous a offert Valaire au Dièse Onze. Vous pourrez dès vendredi vous lancer dans l’écoute de Jazz Futon.