Audâze a lancé son premier EP homonyme le 20 mai dernier. Le 2 juin 2022, elle le lancera via la plateforme Rampe de lancement de l’ADISQ. Entrevue avec l’artiste de Saint-Roch-de-Richelieu pour en apprendre davantage sur le projet.

Le nom d’artiste Audâze est venu à Jany Provost, l’humaine derrière l’artiste, en mélangeant les mots audace, eau et jazz. « L’eau, c’est vraiment un élément qui m’inspire, je suis un poisson », commence celle qui est encore sauveteuse à temps partiel. « Audace, en fait, c’est pour toujours me rappeler d’avoir de l’audace, de foncer et d’être courageuse et d’essayer de faire les choses à ma façon », explique-t-elle. Finalement, la touche « âze » de la fin du mot s’explique par son baccalauréat en jazz obtenu à l’université de Concordia.

L’union fait la force

C’est d’ailleurs dans les derniers miles de son passage à l’université qu’elle a décidé de créer le mini-album Audâze. Tout a commencé dans sa chambre, avec sa loop station. Cette dernière lui permet d’avoir plus d’espace de création que si elle utilisait un piano ou une guitare. « La voix, c’est mon instrument principal, c’est vraiment celui que je maîtrise le mieux. Donc, avec l’outil de loop station, c’est le fun parce que je peux superposer ma voix, la boucler, en faire une ligne de basse, en faire un beat… », énumère-t-elle. Elle a ensuite travaillé ses textes, puis les a présentés à son groupe, formé de Gabriel Ashkinadze (basse), Olivier Guertin (batterie), Philippe Larocque (guitare) et Vithou Thurber-Prom Tep (claviers).

Pour elle, ce premier microalbum en est un d’exploration. Deux pièces ont donc été produites par ordinateur avec des compositeurs : Jusqu’ici par Philippe Paquet et Reste inconnu par Charles Robert Gaudette. En changeant d’artiste, l’objectif de Jany Provost était d’ «essayer différentes personnes, voir un peu l’équipe que je voudrais me former et voir comment je travaille avec les autres », détaille-t-elle. Les deux autres, Arôme d’éternité et Thick Fog ont été enregistrées de manière plus organique dans un chalet. Pour ce premier effort, Audâze s’est laissée inspirer par les relations interpersonnelles. Jusqu’ici, par exemple, aborde une rupture, mais de manière bienveillante. « On en entend beaucoup des chansons d’amour où ça dit tu m’as laissé.e, ma vie est finie, je suis triste. Là, c’était plus comme « on s’est laissés, on a fait un bout de chemin ensemble, c’est un peu rough, mais on va s’en sortir » », explique-t-elle.

L’impact de la pandémie sur Audâze

Son EP Audâzea a vu le jour officiellement il y a plusieurs années. Il a été enregistré en 2019 et devait sortir en avril 2020. Mais en voyant la situation pandémique qui se déployait devant ses yeux, Jany Provost a décidé d’attendre un peu. Elle voulait lui permettre de vivre sur scène. « Initialement, si l’EP était sorti en avril 2020, j’avais prévu de quoi d’un peu plus modeste, on aurait joué au Verre bouteille et dans un pub à Sorel, on aurait fait quatre ou cinq chansons parce que j’en avais quatre cinq de composées à ce moment-là », rationalise-t-elle. Deux ans plus tard, elle a eu le temps de composer de nouvelles pièces. Dans ces dernières, Jany Provost aborde davantage la relation avec elle-même, le tout teinté par la pandémie.

De plus, ce temps d’arrêt forcé lui aura permis de prendre part à plusieurs événements musicaux, comme à la finale du Grand Concours Hydro-Québec du FICG en 2020, au camp de sélection de Star Académie en 2021, à la demi-finale de ma première Place des Arts et au festival de la chanson de St-Ambroise. Ainsi, elle a pu découvrir l’envers du décor de l’industrie musicale. Elle a alors réalisé qu’il lui restait du chemin à faire pour que son EP voit le jour.

Le fait de le présenter sur Rampe de lancement, pour Audâze, représente « une grande visibilité » et « une belle crédibilité. » Pour ce lancement spécial, elle a décidé d’offrir une captation en direct de son spectacle donné à Sorel-Tracy le 26 mai dernier. Elle y présentera ses pièces, son projet et son processus de création.

Crédit photo: Damian Siqueiros